On entend souvent dire à droite à gauche que le jeu manque de contenu, qu’on s’ennuie, qu’on tourne en rond, sur Guildwars 2. C’est peut être le cas pour certains, je ne remets pas cela en cause. Mais en fait, quand j’y repense, j’ai comparé avec mes premiers MMORPG, et au contenu que ces derniers proposaient à l’époque, et je me dis que pourtant, ils ne comportaient pas le quart de ce qu’il y a dans GW2, et qu’on était pourtant tellement omnubilés par cette richesse de contenu qu’on en avait jamais fait le tour. Alors pourquoi un tel écart de ressenti ? Qu’est-ce qui fait qu’à l’époque on ne s’ennuyait pas (ou peu, du moins), avec pourtant moins de possibilités ?
La réponse tiend peut être en deux points principaux. D’une part, la nouveauté fait que nous prenions plus de temps à assimiler certains concepts relatifs aux MMORPG, et que nous avions également nettement moins d’exigence en la matière. D’autre part, le MMORPG étant un jeu qui a l’époque était révolutionnaire de part sa possibilité de monde persistant avec des milliers d’autres joueurs connectés, nous jouions tout simplement ensemble, avec des interactions sociales extrêmement vastes et chaque jour de nouvelles rencontres. Et si cette dimension sociale était finalement le fameux contenu qui nous occupait ? Aider un ami à faire ses quêtes, à farmer un objet, à aller en donjon, ou simplement discuter et se lier d’amitié, l’air de rien, c’était une forme de contenu qui se renouvelait beaucoup plus fréquemment (du moins, de mon expérience personnelle) que sur des MMO de nouvelle génération.
Pourtant, Guildwars 2 propose des outils beaucoup plus pratiques pour garder le contact avec ses amis, avec le système du tout lié au compte. Le problème n’est donc peut être pas tant dans le suivi que dans les interactions sociales des joueurs entre eux. Et très probablement aussi, dans les attentes qu’ont les joueurs d’un MMORPG. Car il faut bien dire ce qui est, les jeux à dimensions sociales, tels que les MMORPG ont pas mal explosé avec l’arrivé des réseaux sociaux et notamment de Facebook. Lorsque l’on combine cet élément, avec la volonté de la plupart des éditeurs d’essayer de donner des possibilités de “casualisation” du jeu, principalement pour changer l’image extrêmement négative véhiculée par la plupart des médias, notamment par de véritables déjections télévisuelles qui aiment parler de choses qu’ils ne comprennent pas dans le but de faire de l’audimat, on se rend compte qu’au final, les populations de joueurs sur ce genre de jeu ont tendance à être moins impliquées qu’elles ne l’étaient. Si auparavant, il fallait faire des recherches et écumer le contenu du web pour trouver certaines informations que l’on cherchait, ce n’est désormais plus vraiment le cas. Bien sûr, il existe toujours des sites spécialisés pour certaines techniques ou certaines optimisations, au même titre qu’il existe des sites dédiés à certaines communautés.
que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose,
n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. » – Descartes