[FanFiction] L'Appel du Dévot

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Posted by: vladivostok.1947

vladivostok.1947

[ Eh bien, eh bien ! Voici que voilà la section des fans s’agrandir doucement ! Je me décide à mettre mon coup de patte à l’édifice, avec un récit, qui est d’une certaine manière une tentative, sur l’univers de Guild Wars 2.
Ayant débuté à la sortie du jeu, sans rien connaître au Lore du premier et en venant dans le 2 en touriste complet, j’ai lu scrupuleusement les dialogues et autres petites scènes afin de mieux comprendre les institutions du jeu et, ce faisant, j’ai vite éprouvé cette admiration qui nous pousse à l’imagination: créer son histoire, outre les scénarios en jeu, et aménager la scène comme une pièce de théâtre pourrait s’ériger sur le thème de son époque.
Ce premier texte, introductif, a donc été rédigé comme un essai, dont le but est de tâter le terrain pour la publication d’une suite. Il est vrai qu’il est assez court, cependant j’aurais vite fait d’amplifier si les impressions sont bonnes. Non, ce n’est pas le principe de “laisser un comm sinon j’arrête”, seulement je suis en ce moment comme un aveugle avec son bâton, le tendant devant lui pour ne pas tomber dans une crevasse !
Bref, passons donc au récit, bonne lecture ! ]

Le silence d’un rêve, l’onirisme désenchanté des peines passées et à venir, ainsi que de l’héritage présent. Comme tous mes frères et sœurs je me suis éveillé à l’appel de l’Arbre. Les feuilles ont murmuré mon nom alors que j’étais assoupi, et doucement j’ai tenté de me frayer un passage dans le rêve. Sans consistance ni être mes paupières se sont ouvertes, et j’ai perçu le temps d’un instant le songe universel. Je m’étais retrouvé au milieu d’une bataille. Les serviteurs du Dragon ne cessaient d’assaillir mes pairs depuis les ombres du Bosquet. Il me semblait n’être vêtu que d’une toge sale et usée, émanant encore de vives lumières rougeoyantes, ainsi que d’une épée longue dans la paume de mes mains. Je n’eus le temps d’observer davantage la scène lorsque je fus pris d’assaut par une cohorte de créatures du cauchemar, que je repoussai sans mal. La lutte se poursuivait néanmoins partout autour de moi. Mais alors que les combats faisaient rage et que, animé de bienveillance, j’aurais pu porter aide à nombre de combattants en péril, je fus incapable de détourner mon regard d’un sylvari que je ne reconnaissais guère bien qu’il me paraissait familier. Lui-même me renvoyait la pareille, puis fit volte-face et s’éloigna à calme allure. Je ne sus que bien plus tard pourquoi, à ce moment, le désir de le suivre m’avait été si insupportable, à tel point que j’avais abandonné mes frères pour retrouver cet inconnu. Peut-être avais-je espérer que tout cela cesserait une fois ce mystère clarifié, ou simplement me réveiller et ne plus voir le massacre m’engloutir…

Et je l’avais vite retrouvé, en effet. Pour dire vrai, il m’avait attendu. Il se tenait debout, avec cette même rigidité que lors de nos premiers regards. Il était grand, surpassant ma propre taille et non de peu. Ses membres étaient fins et effilés, son corps noirci par les braises n’avait plus rien à envier à l’obscurité de l’ébène. Ses yeux larges n’avaient de lumière que la pupille allongée qu’ont les serpents, en leur centre régnait une cohue de miasmes pénétrants, s’écoulant jusqu’aux confins de l’iris comme une rivière de venin. Il m’épiait toujours, imitant ma réaction avec une absolue détermination. Il m’était aisé dès lors de savoir que cet être était venu pour moi dans ce rêve, pour ancrer le visage dans la pénombre de ses yeux du gardien auquel il était destiné. Ainsi dans un silence placide, tous deux ennemis mortels que nous étions désormais, nous prîmes le temps nécessaire pour que cette vision ne s’éteigne avant que l’un de nous ne succombe et, lorsque l’identification fut achevé, toujours sans une parole, chacun de nous repartit dans une direction différente. Dès cet instant, le rêve se termina. Dès cet instant, j’avais acquis la vie et, d’un même mouvement, la connaissance de l’objectif de celle-ci. Celui pour lequel ce don de vie a un sens, le seul méritant mon entière dévotion: je devais tuer ce nécromant du cauchemar.

(Modéré par vladivostok.1947)

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Posted by: vladivostok.1947

vladivostok.1947

Ma venue en ce monde fut brève et intense: alors totalement nu au milieu d’autres naissants, j’inspectai rapidement le lieu de ma prochaine destination, et vis qu’une femme patientait au-dessus de quelques caissons vides. D’un coup d’œil elle semblait surveiller les nouveaux arrivants et, à moins qu’elle ne pratiquait un voyeurisme soutenu, il devait s’agir seulement d’un guide pour intégrer aisément la Tyrie. Tandis que j’avançai dans sa direction, une sylvari, de même dévêtue, s’interposa devant moi tout en gesticulant ses bras en de larges tournoiements
« Salut ! L’on m’appelle Luvina et toi, c’est quoi ton nom? demanda-t-elle sur le ton de l’étonnement pendant que ses yeux avaient perdu les miens. « 
Pour une fois sa taille ne dépassait la mienne, et peut-être dans la fierté d’un tel rapport, ou seulement par simple agacement , je la repoussai d’un vif mouvement de bras. Il me sembla que dans ma hâte je la fis vaciller, bien que je n’en pris que peu de considérations. Plus tard, je l’aperçus à nouveau converser avec un autre naissant, avant que ce dernier ne la congédia de manière certes moins vive mais tout aussi brutale. Je poursuivis le chemin jusqu’au guide, une femme, dont le visage s’était tourné en ma direction. Elle me proposa des vêtements que je mis aussitôt et désigna vaguement de la main le prochain village, vers lequel menait la voie de terre sur laquelle nous nous trouvions. Sans plus attendre, je me mis en route du village me présenter à nombre d’habitants, notamment à mon maître d’arme qui m’enseignera la Lumière en m’attitrant d’un précepteur, lequel je m’évertuerai à assister tout le long de ma formation.

Arrivé à destination l’on m’assigna donc à un maitre d’arme du nom d’Hoctave. Sous des traits sévères se révéla un praticien de confiance, en qui l’inimitié se gardait en une lointaine réserve. Nous fîmes, moi-même ainsi que deux autres de ses élèves, plus amples connaissances avec lui lorsqu’il se présenta à nous. Il indiqua être natif du cycle de l’aube, étant le premier cycle des quatre, et pourtant appartenir à une famille modeste en moyens mais aux immenses desseins: raviver la flamme de Tyrie en repoussant les hordes réincarnées du Dragon. Cela est la cause du réveil des nôtres et de la contamination du rêve le faisant lentement basculer en cauchemar. Je suis Aeyos de la maison des Brumargent, du cycle du crépuscule, apprenti gardien s’exécutant dans l’honneur et la dignité et ayant voué sa vie aux Veilleurs. Mon âge est encore jeune, mes bras et mains frêles, mon cœur innocent et ma raison naissante, cependant la dévotion que je lègue à ce combat est sans faille ni ombre qui pourrait la compromettre. Je suis et resterai au service du Bosquet et des esprits de la Nature qui l’animent, ce en allant porter le glaive au cou de l’Ennemi de la Tyrie. Mon histoire est celle que je vous conte à présent. Je n’ai pas l’orgueil de prétendre de ces chapitres qu’ils sauront refléter les vœux qu’ont été les miens à l’aube de cette quête. Néanmoins ils constituent mes actes et mes pensées, sur lesquels personne ne peut remettre en jugement leur véracité, ni même se méprendre au sujet de la place que j’ai tenu dans leur élaboration, qui ne relève en rien d’une quelconque omnipotence. Je n’ai aucun regret, seulement voici à présent que le temps m’échappe et que, pour comble du supplice, ces visages qui m’ont tant apporté commencent à s’effacer de mon esprit. Je ne peux admettre leur perte, c’est pourquoi je consignerai ici tout ce que j’ai vécu, depuis mon réveil à aujourd’hui, un jour de plus durant lequel je croupis dans une geôle humaine à laquelle je ne sais associer un lieu. Vous êtes seuls à m’entendre. Je ne connais pas la raison de votre présence ici… cela ne m’importe plus dorénavant. Mes crimes méritaient un tel châtiment… peut-être est-ce pour me les faire pardonner que je narre les faits qui m’ont amené jusqu’ici… peut-être est-ce pour que tous ceux que j’ai abandonné me pardonnent avant de les rejoindre dans l’au-delà… ou est-ce seulement pour ne pas tomber dans l’oubli comme de cette mémoire qui s’embrume d’autant de noms sans signification… Le temps m’est compté, mais je ne peux omettre aucun détail. Je vais vous raconter tout ce qui s’est réellement passé, de ma naissece à aujourd’hui. Puisse Mère avoir grâce de mon âme…

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Posted by: zochoten.2376

zochoten.2376

très bonne patte ! c’est très agréable a lire avec la musique d’Evanescance en font .
vivement la suite !

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Posted by: vladivostok.1947

vladivostok.1947

[Et hop, je reprend un peu la publication ]

= = = = = = = = = = Acte Premier = = = = = = = = = =
= = = = = = = = Les Débuts des Fratries = = = = = = =

= = = = = = = = Séquence Première = = = = = = = =
= = = = = = = = Naissance d’un Sylvari = = = = = = =

Naissant à peine, le gardien Aeyos fit route vers le village d’Astorea, qu’il atteignit au lever du soleil. Cet endroit possédait quelque charme qui rappelait vaguement le rêve, comme une fantaisie dispersée dans la terre et le bois. Quelques batîsses s’entassaient dans des arbres immenses, dont les hauts feuillages filtraient la lumière, retombant en une pluie de milliers de faisceaux azurés. Les guets patrouillaient aux alentours, tandis que sur la place du village s’animaient déjà les festivités de la nuit prochaine. On pouvait entendre les crieurs hurler les dernières nouvelles; un tournoi allait avoir lieu en cette place. Il devait débuter une fois le crépuscule pleinement et se poursuivre jusqu’à l’aube, moment auquel les récompenses seront décernées. Cela ne devait être rien de plus qu’une succession de combats à but d’entraînement, étant situé dans un petit village, totalement englobé par sa proximité de la capitale. Aeyos n’y prêta guère plus attention, se concentrant davantage sur un petit monticule de terre sur lequel avait été dressé un terrain militaire d’infortune. Trois sylvaris y résidaient, agenouillés au centre de l’espace recouvert de sable. Tous trois portaient des armures lourdes, semblables à celles que portaient les gardiens avant leur initiation. Ce devait être ici que se formaient les épéistes, cependant il ne paraissait n’y avoir aucune trace d’un quelconque précepteur.

Silencieusement, Aeyos rejoignit les élèves et s’installa auprès d’eux, imitant le trio dans la patience. Lorsque plusieurs minutes se furent écoulées sans que rien ne se soit passé, le jeune sylvari se pencha vers l’un de ses confrères afin de lui demander l’objet d’une telle attente. Lorsqu’il n’eut reçu aucune réponse du premier, il réitera l’opération à un second sylvari, qui en fit de même que le précédent. Quand l’incompréhension lui fut trop grande, Aeyos se leva dans l’intention de s’en aller; mais il se rendit rapidement compte que quelque chose d’invisible le bloquait, apesentie sur ses épaules comme pour le maintenir au sol.
“En retard, bruyant et en plus grossier? "questionna une parole semblant provenir de l’au-delà.
Une présence… Aeyos pouvait la sentir derrière lui. Tout cela était plus opaque qu’une simple illusion. Ses doutes se rompirent, mais pas ses craintes, lorsque se mit à surgir des brumes la silhouette d’un sylvari, d’âge plus avancé et vêtu d’un simple habit de ville. Celui-ci se présenta comme étant le précepteur des gardiens, ayant auparavant assigné à ses élèves la tâche de méditer pleinement afin d’apercevoir les bribes du rêve.
“Cette tentative-ci que vous avez perturbée de votre lourde intervention ! reprit-il en dévisageant un à un les jeunes sylvaris devant lui. Certains me nomment Hoctave, mais eux ne sont que des proches. Vous, vous êtes bien davantage, ainsi vous m’appellerez Maître. Est-ce limpide dans vos esprits ou dois-je vous injecter cette première leçon d’une toute autre manière?”
Les élèves donnèrent de cet enseignement une approbation absolue, suite à laquelle plus le moindre murmure ne se laissa entendre, et ce durant le reste de la matinée. Le quatuor apprit ainsi l’art de manier l’épée, ou du moins, sans en être fait maître, celle-ci avait cessé de tomber des paumes encore fragiles.

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Posted by: vladivostok.1947

vladivostok.1947

Une fois la séance des présentations achevée Maître Hoctave disparut, laissant seuls les quatre sylvaris inhabitués d’une aussi brève échappée. Deux d’entre eux repartirent rapidement, vaquer à leurs occupations journalières, tandis que le troisième, qui avait été l’adversaire notable d’Aeyos au cours des duels, resta plus longtemps à méditer de nouveau. Celui-ci avait remarqué l’étonnement qu’avait Aeyos de constater en lui un tel dévouement dans la pratique spirituelle. Par trois reprises il avait vaincu le gardien en lui faisant lâcher son arme, ce pour quoi ce dernier lui adressa un profond respect. Tous deux restèrent assis, l’un subjugué par ses serments, l’autre occupé à refléchir à la meilleure manière de converser avec autrui sans paraître trop rustre. Finalement, ce fut le premier qui fit les salutations:
“Novembre, c’est comme cela que l’on me nomme.”
Aeyos, surpris de ne pas avoir eu l’initiative, resta un instant sans que mot ne lui vienne. Il avait si bien regurgité sa propre présentation qu’il en avait oublié son absence ce qui, il en était persuadé, lui valait à présent une grossière image de sa personne. Inquieté du manque de réponse, Novembre se détourna de sa concentration pour déterminer la cause de ce silence. Il vit alors à côté de lui son camarade qui le fixait d’un air d’éberlué, la bouche entre ouverte sans qu’un son ne puisse s’en évader.
“Est-ce que tout va bien? interrogea poliment Novembre.
-Je suis Aeyos, s’élanca-t-il enfin d’un souffle. Je viens d’arriver en ville et, étant apprenti gardien, j’ai pensé qu’il serait bon que je me perfectionne dans le maniement de l’épée afin qu’un jour j’aille combattre les servants du Dragon.
-Pourquoi veux-tu te battre?”
Aeyos crut d’abord à un piège; la question lui semblait d’une telle évidence qu’il n’en avait jamais envisagé de réponses. Cependant, la mine sérieuse qu’affichait le sylvari avait fini par le persuader qu’il fallait bien en trouver une.
“Je me bat pour protéger les miens.”
Novembre se mit à sourire gentiment, moquant la paresse mentale par laquelle Aeyos s’était illustré en répondant par d’aussi lourdes et naïves banalités. Celui-ci reprit:
“Je ne pense pas que nous puissions éternellement avoir confiance en notre savoir, si grand soit-il, pour nous prémunir contre tous les maux. Zhaïtan s’est éveillé, et depuis chaque race est menacée d’extinction par le simple fait de sa présence en ce monde. Si je vais combattre, et si je devais mourir, ce serait pour repousser la dévastation hors de nos terres et épargner à des milliers de vie l’exil ou l’anéantissement. C’est pour cela que j’ai souhaité être gardien, et que je suis prêt à faire le voeu de fidélité à mon ordre et partir demain s’il le faut au front.”
La réaction du sylvari, identique dans la mimique faciale à la précédente, dénota toutefois une toute autre impression; la satisfaction personnelle de savoir pour quel motif il allait lui aussi porter l’armure et tenter de tuer définitivement ce qui est renaîssant.
“Si tu viens d’arriver, tu ne dois pas savoir où loger, non? demanda Novembre.”
Aeyos répondit par la négative, avant de se voir invité à l’auberge non loin du village.

Lorsqu’ils eurent atteint la petite batîsse, Novembre exposa à Aeyos l’immense réserve d’armes et de maillages qu’il confectionnait avec une finesse exemplaire. La chambre en elle-même n’était pas des plus spacieuses, d’autant que sa surface tendait à se rétrécir à mesure que le métal l’engloutissait. Des épées, des boucliers, des espadons et des haches, ainsi qu’une large variété d’armures en plaques en travaux y étaient allégrement entreposés. Il pourrait bientôt armer un escadron si sa production venait à s’achever, mais Novembre supposait qu’il n’aurait plus vraiment le temps ni l’argent pour s’en occuper désormais. Les yeux d’Aeyos s’illuminèrent:
“Et pourquoi ne tenterions-nous pas le tournoi de ce soir? proposa-t-il avec l’envie sauvage d’en avoir approbation.
Novembre parut d’abord hésitant, puis modéré et, voyant une joie enfantile se dessiner sur le visage d’Aeyos, se décida finalement à l’accompagner. Les deux sylvaris passèrent la journée à se perfectionner encore davantage en vue des épreuves. Comme ils n’en connaissaient pas le niveau, ils vouèrent à ces duels une intense concentration. Aeyos étant plus souple à l’épée, il pouvait apprendre à Novembre les postures en convenance pour contre-attaquer aisément. Inversement, ce dernier enseignait Aeyos sur les manières de forger, et en profita pour évoquer les quelques détails ayant tout de même une importance capitale dans un combat; des points sensibles des armures conventionnelles à l’équilibrage des armes, autant de sujets passionnants auxquels Aeyos attachaient une juste valeur. Pourtant, et ce durant toute la journée, l’esprit de celui-ci était ailleurs…

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Posted by: vladivostok.1947

vladivostok.1947

[ Petite annonce rapide: comme il est plus difficile, du fait des messages limités en caractère, de publier sur ce forum, et comme sont proscrits certains sujets pour tout public, j’annonce la création d’un blog qui regroupera tous les textes à venir sur l’univers de GW2, à cette adresse:
http://fanstasys.overblog.com/
Cependant, je continuerai la publication de ce recit sur le forum, bien qu’il risque parfois d’être coupé. ]