Plaignez l’hiver:
J’aime l’hiver,
pour sa froideur;
parce qu’on en a peur,
car certains en meurent.
Parce qu’il détruit le temps,
en l’arrêtant un moment;
parce qu’il est haï par l’humanité,
tel un carnage sans pitié.
Parce qu’il nous marque au plus profond de notre être,
nous montre sa douleur;
parce qu’au fond il est humain,
et sa marque nous ouvre la voie vers l’un de ses mystères.
Parce qu’il souffre au fond de lui,
mais ne peut l’exprimer que par son désespoir;
ce désespoir est imperceptible,
et aussi mystérieux que la brume d’automne.
Passants,traversez l’abîme de l’hiver,
et regardez son humanité;
plaignez sa tristesse,
et regardez au fond sa grande bonté.