« Enfin, le cor résonna 3 fois, entrainant la fuite de la troupe hybride, comme un appel à l’aide. C’était confirmé. Les centaures savaient que nous étions là. Nous devions fuir, au plus vite, malgré la tempête qui s’éveillait doucement au dehors. Le magistrat suggéra vivement d’effacer nos traces, soutenu par Axton, qui envisagea un relais de portails pour brouiller les pistes. Ce n’était pas une mauvaise idée, même si j’étais déçue de ne pas y avoir pensée avant. L’envoûteur s’occupa alors de la première téléportation, nous propulsant à quelques mètres plus loin. Le temps de recharger son sort, je lançai un portail. Ce duo nous permit alors de nous éloigner discrètement.
La tempête prit néanmoins de l’ampleur, les acarites, réveillés par notre présence sortirent du sables. Nous n’allions pas assez vite, en plus d’être perdus et désorientés. L’objectif était de trouver un refuge, au risque de perdre notre meneur et notre arrogant invincible. Edely pris alors les directives, ouvrant la marche pour nous guider. Nous voyions de moins en moins clair, le sable devenant omniprésent autour de nous. Me mettant derrière la troupe pour finir la marche, je regardais Sjarm qui portait toujours Francis, et Yaden Arker, dont les jambes ne le portaient plus. Bertille pris aussitôt son épaule droite, moi son épaule gauche et nous le trainions comme nous le pouvions jusque à un refuge de fortune.
Déposant le magistrat, ma jumelle se blottit contre lui pour le protéger du vent, essayant tant bien que mal d’écouter le hurlement épouvantable de la tempête. Nous étions dans la pire des situations, avec deux invalidés et des monstres à nos trousses. Yaden Arker se laissa délirer dans les bras de Bertille, qui réupapillonmps bien que mal à créer un dôme venteux pour ralentir le vent.
Cinq minutes.
Ce fût le délai qu’elle annonça avec force quand elle sut décrypter le vent. Cinq malheureuse minutes qui nous semblait devenir une éternité au fur et à mesure que nous attentions, bras dessus, bras dessous.
Cinq minutes qui s’écoulèrent, apportant alors douceur et calme dans ce canyon, comme si rien ne s’était passé. Le dôme alors disparut, nous permettant de nous relever. Axton prit la place de Bertille pour que nous puissions porter le magistrat plus rapidement. Ses pieds trainaient derrière lui, sa mine était sale et ses yeux clairs semblaient fixer un vide inconnu. Sjarm, lui, soupira un long moment avant de remettre Francis sur son dos, qui ne bougeait plus. Tandis qu’Edely gravit les rocher, nous suivant en hauteur.
Selon ma sœur, il nous restait approximativement quarante minutes avant d’être confrontés par une nouvelle tempête. C’était ce qu’elle avait calculé à Prospérité. Pendant qu’elle se reposait au centre de soin. Ce délai semblait trop court mais pour une fois, la chance nous sourit. Ou elle se moquait. A voir, selon les points de vue mitigés au sein du groupe.
Personnellement, j’aurais plutôt dit qu’elle se foutait royalement de nous.
Au-delà du cliquetis des falaises et de la faune qui s’éveillait, nous vîmes une oasis, certes aussi humide et chaude que notre canyon, mais qui nous assurait au moins de l’eau en abondance. Les cris de soulagement fusèrent. Certains se jetant à l’eau pour penser leur plaie, d’autres souriant en admirant la flore tropicale. Nous gravîmes la roche humide, une pluie fine perlant nos visages meurtris. Yaden Arker et Francis furent déposés sous un palmier, afin de laisser sécher leurs plaies douloureuses et surtout affreuses.
Bertille, posée à côté du magistrat tâta son front. Il était brûlant. Sous les conseils de ce dernier encore conscient, Sjarm et Edely allèrent chercher des feuilles d’hamamélis pour panser les plaies et les protéger de l’humidité. Une fois ses feuilles mâchées et au contact de la salive, ces dernières formèrent un antiseptique suffisamment puissant pour nettoyer les plaies. Une plante à double usage pour moi, car j’avais besoin de mâcher quelque chose pour me détendre suite à nos aventures récentes.
Bertille resta assise entre les deux hommes, brave infirmière qu’elle essayait d’être dans ses conditions. Je cherchais de l’eau pour ma part, avant d’en distribuer à ma sœur qui en fit boire à nos blessés.
Le reste de la nuit fût tranquille, Nous réussîmes même à faire un feu à côté de nous pour sécher nos vêtements. Le magistrat chantait un air des plus doux, tandis que nous regardions le ciel , nous laissant aller au sommeil petit à petit. »
« Et tandis que la pluie prenait de plus en plus d’ampleur. La flore se réveillait de notre présence fortuite. »
Lilly Doll ~ Envoûteur lvl 80
(Modéré par LillyDoll.9453)