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L'enfant, Fan Fiction.

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Croc de Loup.8215

À peine entrée dans la tente, je recevais un puissant coup de bâton sur la tempe. Je m’effondrais sur le sol, le monde tournant autour de moi, sonnée et aveuglée par la douleur. Il m’attrapa par le col, et me jeta au sol, mais cette fois je parvenais à me relever, à dégainer, et à lui tirer dessus à bout portant. Titubant, je tentais de saisir une autre flèche, mais il fut plus rapide et le puissant centaure m’asséna son long bâton gravé de chef de guerre sur le bras. Faisant tournoyer mon arc, je tentais de l’atteindre avec l’une des deux lames montées au bout mais Ulgoth, d’un coup sec, fit voler mon arc à l’autre bout de la pièce. Nous nous fixâmes l’un l’autre un instant, puis je saisissait une lampe à huilde et, tournant sur moi même, je lui balançais le globe en verre au visage. Il ne vit pas venir l’attaque, et la lampe lui explosa à la figure dans une gerbe de flammes et de verre brisé. Profitant de sa surprise, je roulais sous lui et plantais fermement mon couteau dans la peau tendre de son bas-ventre, lacérant dans le sens de la longueur ses entrailles et sa chair. Je sus à la quantité de sang qui gicla à ce moment là qu’il n’y survivrait pas. Passant derrière lui, je me reculais, laissant le chef Modniir agonisant gémir de douleur. Il vacilla sur ses quatre pattes, et pensant le combat dejà gagné, je bassais ma garde… Mais dans un dernier effort, il se jeta sur moi et me cribla se coups de griffes et de poings, et je parvins juste à lever les bras pour protéger mes yeux. Rassemblant mes forces, je me glissais agilement sur son flanc, et plantais mon couteau dans ses côtes en hurlant:
“Ça c’est pour ma mère!”
Et je continuais, prise d’une folie meurtrière et d’une énérgie nouvelle qui me rendait légère, et comme une balerine mortelle, j’assenais une pluie de coups sur le Modniir, qui tentais de s’enfuir. Aveuglée par la rage et par le sang qui me giclais au visage, je ne remarquais même pas que le centaure au sol se tordait de violentes convulsions, ses pattes battant l’air vainement. Quand je m’arrêtais enfin, le visage entièrement pourpre, je me levais, et, trempant mon index dans le sang, je dessinais une rune sur une peau en cuir pendue dans un coin de la tente. L’inscription sécha et brilla légèrement, puis je me servais de la peau que je tenais par les extrémités pour teindre à jamais mes cheveux de sang centaure. Je contemplais encore le cadavre d’Ulgoth lorsque Eileen et d’autres soldats arrivèrent dans la tente, blessés et pantelants. L’archer se précipita vers moi, son
regard trahissant son inquiétude, et c’est à ce moment là seulement que je réalisais que je me trouvais dans un sale état: coupure à la joue qui saignait abondement, visage couvert de terre et de sang, estafilades aux bras et aux jambes…
“Iryenna… Tes cheveux… Fit Eileen, choqué.
-C’est un choix. Le sang d’Ulgoth, ma vengeance. Je ne savais pas que tu étais dans la région… Merci d’être venu. Sans vous je…
-Ce fut un plaisir d’allumer ces papillons! Heureusement que j’ai su que tu étais passée prévenir de ta petite excursion nocturne. Le commandant du camp n’était pas prêt à intervenir… Me glissa t-il plus discrètement
-Bon, je vais te laisser, maintenant… Je pense que je vais partir.
-Tu nous quittes encore? Iryenna, nous avons besoin d’une archère comme toi dans nos rangs!
-Non. Je veux voir le reste de la Tyrie, je ne resterais pas ici. Désolé.
L’archer soupira, et il y eut un long moment de silence assez gênant, mais il finit par dire:
-Bien. C’est ton choix
-Merci. Que Dwayna te protège.
-Toi aussi”.
Je le saluais et sortais de la tente, attrapais une torche sur un poteau, et traversais le camp plongé dans la pénombre et jonché de cadavres. Les tentes fumaient, calcinées, et la suie recouvrait le sol et flottait dans l’air en tourbillonnant.Ce jour là j’avais fait couler le sang comme je ne l’avais jamais fait, et ce ne serai pas la dernière fois. Sur certains corps, je récupérais mes flèches à la hampe verte et rouge, et les remettais dans mon carquois. J’avais hâte de partir loin, de voir nouveaux horizons, et je pressais le pas car je voulais trouver un endroit où camper le plus vite possible, loin du carnage. Certains soldats Séraphins m’adressaient un salut quand je passais devant eux, d’autres s’inclinaient légèrement, et certains même m’applaudissaient. J’entendis quelquefois le surnom “La Flèche Rouge” lorsque je saluais des groupes de guerriers bléssés et vacillants, mais victorieux, et je souriait en l’entendant. Je comprends maintenant pourquoi ils m’appelaient ainsi, car j’ai vu le rapport de la bataille: on m’attribuait dix-sept victimes, dont le chef Modniir, sur soixante soldats Centaures, alors que plus de trente soldats, et environ vingt mercenaires ou voyageurs avaient combattu cette nuit là.

Depuis ce jour là, je ne fis que voyager, que soit à pied, par bateau, par aéronef ou à cheval. Je voulais toujours plus apprendre, m’améliorer toujours plus à l’arc, et des maîtres archers m’apprirent tout ce qu’ils savaient, qu’ils soient Sylvaris, Norns, Charrs ou Asuras, qu’ils habitent dans les plaines ou dans les montagnes, au nord ou au sud. Je prenais part aux plus grandes chasses: j’ai participé à la mort de Tequatl le Sans-Soleil dans les Marais de Lumillule, et à la chute de la pirate Taïda Covington sur les îles tropicales de la Côte de la Marée Sanglante. J’ai planté mes flèches dans le corps de la Grande Guivre de la Jungle, du Chamane de Svanir dans le blizzard des Congères d’Entreneige, et de la Reine Karka à la Crique du Sud-Soleil. Tout cela m’apporta beaucoup d’or et un peu de renommée, et je recevais même des lettres me demandant de participer à telle ou telle chasse. J’ai exploré la Tonnelle du Crépuscule, et ai bien failli y passer, coincée plusieurs heures durant dans le donjon de lianes et d’épines. Mais c’est après avoir affronté la Griffe de Jormag, que j’ai réalisé qu’en matière de guerre, il me fallait des adversaires plus forts, des missions plus dangereuses, et surtout, avec une cause pour laquelle combattre: la vôtre. J’ai entendu parler de Zhaïtan pour la première fois à l’Arche du Lion, dans une auberge où je séjournais. À ce que j’en avais entendu, une union de toutes les races de Tyrie combattait dans les runes ancestrales d’Orr une invasion de morts-vivants orchestrée par un dragon: Zhaïtan. J’avais déjà combattu les morts-vivants au Mont Maelström, et même jusqu’à la Forêt de Caledon, mais je pensais qu’il s’agissait d’une infection locale, et il va sans dire que je me trompais. J’ai su que c’était là bas là bas qu’il fallait que je combatte. Dès que j’ai pu, j’ai rejoins l’école militaire, mais ce fut une formalité et grâce à mes compétences en archerie, on m’envoyais directement aux cours de stratégie et de maniement des armes de siège. La suite, vous la connaissez: à la sortie de l’académie, j’ai été convoquée ici.

Silencieux, Iryenna et Trahearne se regardèrent longuement: elle attendant sa réponse avec anxiété, lui tentant de digérer ce que lui avait appris la rôdeuse sur sa vie. Il la regardait maintenant d’un autre oeil: par exemple il ne voyait avant que des cheveux teints en rouge, sûrement pour se donner un genre, de la personnalité… Mais maintenant… Et puis il avait du mal à réaliser que la jolie jeune femme qui se tenait devant lui, était en fait une tireuse hors-pair et une combattante d’élite. En tant que chef de l’armée la plus puissante de Tyrie, il avait entendu bien des histoires concernant ses soldats, mais une comme celle-ci… Jamais.
“Vous savez, je crois sincèrement que vous avez un grand avenir dans le Pacte… Bonne chance pour Orr, et merci pour l’histoire.
-C’est Zhaïtan que je veux, et je l’aurai!
-Je n’en doute pas”.
Sur ce, ils se serrèrent la main, et il la raccompagna dans le grand bureau, et la regarda partir d’un pas sûr, dos droit, vers la sortie, ses longs cheveux ondulant derrière elle.

Elle retrouva son compagnon à l’extérieur du fort où elle avait passé l’entretien qui s’était transformé en longue narration de presque deux heures. Ils s’étreignirent longuement, puis il rompit le silence:
" Ils t’ont accepté?
– Oui, et toi?
– Biensûr! Prête à en découdre?
– Et comment Dydou! Ces têtes de Skriits ne vont pas comprendre ce qui leur arrive!"
Laissant derrière eux la gigantesque châtellerie, ils partirent en courant vers les dirigeables qui attendaient, majestueux, les derniers combattants pour Orr.

Zhaïtan tombera quelques années plus tard au dessus de la cité en ruine d’Arah à la suite d’une contre-attaque désespérée du Pacte, et l’on raconte que plus de cent vingt flèches à la hampe verte et rouge auraient été retrouvées plantées dans sa chair. On dénombrera aussi pas loin de cinquante revenants abbatus des mêmes projectiles.

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Quatres gardes gardaient l’entrée principale, et il n’y avait aucun centaure sur les remparts de bois, car avec leur corps de cheval, ils ne pouvaient pas grimper aux tours de garde et miradors. Cachée dans les taillis environ quinze mètres devant eux, je me préparais à l’attaque. J’attrapais ma première flèche et la décochais sur le garde le plus à droite, en pleine tête. Il s’effondra et ne se releva pas. Ses congénères accoururent et regardèrent devant eux, à la recherche de la provenance de l’attaque. J’en abbatais un second, puis lançais une pierre dans les fourrés plus à droite: la ruse fonctionna, et l’un deux se sépara de son compagnon et se dirigea là où le caillou était retombé. Une dupe vieille comme le monde… Je descendais le centaure resté devant l’entrée, et quand le second se retourna brusquement, me tournant le dos, je l’abbatis également. Vérifiant que personne ne pouvais me voir, je passais rapidement de cadavre en cadavre pour récupérer mes flèches. Pour l’instant, tout se passait parfaitement bien… Mais il restait l’intérieur du camp, et tous les centaures que cela impliquais. Ils mourraient tous, je me sentais prête à les affronter. J’entrais sans tenter de me dissimuler, et six ennemis se tournèrent vers moi, hébétés. J’utilisais la courte seconde que me procurait l’effet de surprise pour envoyer dans l’au-delà l’archer du groupe, mais les cinqs centaures restants foncèrent à tout allure sur moi, leur corps de cheval courant à une vitesse folle. Le premier me chargea en faisant tournoyer son épée, mais je plongeais sur le côté après avoir tiré ma flèche, et la lame s’abbatit à quelques centimètres de moi. Mon tir finit dans l’épaule du Tamini, qui roula sur le sol dans un nuage de poussière en hurlant de rage et de douleur. Je parais la hache d’un autre adversaire avec les lames de mon arc, mais le choc m’envoya valser dans un tintement métallique. Plus sonnée que blessée, je profitais du recul dont je bénéficiais malgré moi pour abattre le centaure à la hache, et je me tournais juste à temps pour éviter une frappe latérale de masse, qui m’aurait certainement arraché la tête. Mais le centaure Modniir avait pris trop de vitesse, et le temps qu’il dérape pour s’arrêter, je le descendait d’une flèche dans la gorge, qui faisait une cible facile. Le dernier ennemi me percuta de plein fouet, et une vive douleur me traversa de part en part, et je roulais sur le sol. Alors que je me relevais, le guerrier vint finir son oeuvre voulu m’embrocher sur son épée. Vive comme l’éclair, l’adrénaline décuplant mes capacités, je roulais sur le côté, donnait une impulsion et lui sautais à la gorge, dans laquelle je plantais mon couteau. Le sang gicla, et je m’effondrais avec la bête. Haletante, je ramassais mon couteau, retrouvais mon arc, et ramassais les flèches. J’achevais au passage le centaure bléssé qui ne parvenait pas à se relever. Je regardais autour de moi: des dizaines de Taminis s’avançaient vers moi, armes à la main. Je déglutis. Quelle idiote je faisais… Je n’aurais jamais dû attaquer ce camp seule. Je me rendais compte maintenant de la folie de mon acte. J’ai vraiment cru à ce moment là que j’allais y passer. Et comme dans un mauvais roman d’un auteur amateur les centaures avançaient vers moi en marchant, hurlant de rage. C’est alors que je me rendis compte que les Taminis n’hurlaient pas… Au contraire, ils s’étaient arrêtés d’avancer pour fixer quelque chose derrière moi. Le hurlement provenait de derrière! Je me retournais pour voir une armée de Séraphins entrer en trombe dans le camp tel un raz-de-marée de fer et de chair se déversant par les portes grandes ouvertes de la Gorge des Modniirs, avec à leur tête un visage familier: Eileen. Tournant le dos aux Séraphins, j’encochais une flèche, souriante: la bataille commençait enfin. Les deux armées se percutèrent violemment dans un combat frontal acharné. Partout dans le camp, les lames tournoyaient et les flèches fusaient. Je remarquais qu’une dizaine de mercenaires gonflaient les rangs Séraphins: élémentalistes, nécromanciens, gardiens et même un rôdeur armé du plus bel arc que je n’avais jamais vu: entièrement constitué de glace éternelle, luisante dans le clair de lune. Il maniait l’arme avec une dextérité déconcertante, et tirait des rafales de flèches si vite que je ne distinguais même plus son bras: il était incroyable… Je perdis mon ancien mentor de vue dès le début de la bataille, mais je n’y prêtais pas attention et me lançais dans la mêlée. Pendant plus de deux heures, le combat fit rage, et aucun des deux camps n’eut l’ascendant sur l’autre. Me battant comme un lion, j’esquivais, parais, sautais, enchaînais les flèches dans la tête et les coups de couteau. Et au bout d’un moment, les centaures furent contraints de reculer, et leurs lignes se brisèrent sous les assauts répétés des humains qui créerent une brèche et s’y engouffrèrent avidement. Profitant de ce moment pour aller jusqu’à la tente d’Ulgoth, loin derrière les Taminis, je m’éclipsais discrètement et me dirigeais vers ma vengeance. Je ne mis pas longtemps avant de trouver Ulgoth: une grande tente aux couleurs chatoyantes dréssée un peu en retrait, protégée par trois gardes, que j’abattais rapidement avant qu’ils ne s’approchent de moi. Ignorant la bataille se déroulant derrière, et laissant le camp à feu et à sang, j’entrais dans la demeure du chef Modniir.

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Je restais environ une semaine à Claypool. Je dormais à l’auberge de Mathilde, l’aidant parfois lorsque la taverne était pleine, réglant les petits problèmes de clients belliqueux, puis je partais le matin pour les chasses et effectuer d’autres petits travaux à bénéfices. Car outre les combats de groupe, j’aidais les habitants de différentes manières, et cela me rapportait quelques pièces supplémentaires, qui me permettaient d’acheter des flèches et de la nourriture, mais j’en gardais une grosse partie pour plus tard. Le danger, omniprésent, ne faisait qu’attiser ma soif d’aventures et de batailles. Plus je prenais de risques, plus je me sentais vivante, et je n’étais pas prête à abandonner cette incroyable sensation. Un jour, je m’estimais prête à partir vers le nord pour trouver Ulgoth, et je partis donc, faisant mes adieux à Mathilde, la prévenant que je ne reviendrais sans doute pas. Soit parce que je serais morte, soit parce que je serais partie loin de la Vallée. Nous fîmes nos adieux un matin, et à la lueur de l’aube, je prenais la route. Il me fallut un peu moins de quatre jours pour arriver à destination, dormant dans les villes et villages quand je le pouvais, et parfois même dans les camps militaires qui me fournissaient un lit avec plaisir. Ce fut un choc lorsque j’arrivais: je m’étais toujours imaginé les Hinterlands Harathis comme une sorte de Vallée de la Reine plus montagneuse, et sous le contrôle des centaures. Je m’imaginais les forêts de chênes et de hêtres les montagnes à l’horizon, les plaines et les ruisseaux… Et les camps Centaures. Mais je ne trouvais qu’une succession de collines et de plaines arides, nues, ponctuées de ruines, de camps centaures et humains et de cratères d’obus ou de munitions de trébuchet. Et les camps Centaures… À l’abri sous un grand rocher dans le sud de la région, je consultais ma carte: le camp où siègeait Ulgoth se trouvait à l’extrême nord, adossé aux montagnes. Outre la distance qui me séparait du seigneur de guerre, il y avait aussi les remparts et miradors qui entouraient et verrouillaient le périmètre. Le camp où il était retranché, situé dans la Gorge des Modniirs, avait un énorme avantage stratégique: il était entouré de hautes formations rocheuses qui barraient la route à d’éventuels assaillants. La seule entrée possible était protégée, barricadée par de hautes murailles et de lourdes portes de pierre et de bois. Plus je m’enfonçais dans les plaines, plus je me rendais compte de la complexité de la situation: il me fallait passer les lignes centaures seule, seulement armée d’un arc, pour aller éliminer un chef de guerre. Mais en plus de cela, il me faudrait m’approcher de son cadavre. Du gâteau… Cela me plaisait, un défi de plus à relever… Petit à petit, un plan commençait à vaguement se former dans mon esprit: je passerais par l’extrême est du blocus, longeant la montagne. Je tenterai de l’escalader, et si j’y parvient, je me retrouverais directement devant la hutte d’Ulgoth, si la carte s’avérait exacte, et il y avait de grandes chances qu’elle le soit. Je n’aurais plus qu’à me débrouiller pour lui caler une flèche entre les deux yeux. Je jetais un oeil à ma carte: je me trouvais au Col de l’Hommepierre, au centre-est de la région. Il fallait que je remonte vers le nord-est et j’en avais apparement pour moins de deux heures: j’arriverais la nuit… Était-ce une bonne chose? Je serais moins repérable en escaladant la colline rocheuse, mais cela rendrait mes tirs bien plus difficiles à réaliser… Quoique le camp serai sûrement éclairé par des torches, et il y aurait bien moins de centaures actifs qu’en plein jour. Je pressais le pas, évitant soigneusement les patrouilles Harathis qui galopaient bruyamment, échangeant entre eux des cris gutturaux. De temps à autre, je voyais de loin un affrontement entre centaures et humains et, discrètement, je tirais une ou deux flèches sans me montrer, et m’éclipsais rapidement par la suite. Je progressais ainsi durant une heure, puis il y eut un brusque changement de décor: la terre sèche et dépourvue de végétation laissa place à une herbe verte et à quelques arbres parci et par là: je vis même quelques biches gambader entre les frênes. C’était la première forêt que je rencontrais depuis plusieurs jours. Cela me faisait mal au coeur, mais la faim me tenaillais, et j’allais avoir besoin de toutes mes forces quand j’arriverai là bas: je brandissais mon arc et abattais l’un des animaux d’une flèche dans la gorge. Je m’agenouillais, saisissait mon couteau et commençais à dépecer l’animal après l’avoir traîné jusqu’à un amas de rocs un peu plus loin. J’allumais un feu entre deux rochers et grillais deux côtes de viande rouge et tendre. Pendant que la viande cuisait, je regardais pensivement la Gorge des Modniirs qui se profilait au loin, éclairée par le soleil qui amorçait son passage sous l’horizon: soit ma vie finirait là bas, auquel cas je mourrais en combattant pour ma mère et pour tous les morts des mains des Centaures, soit je sortirais victorieuse, et je serais libérée de ce poids toute ma vie. Après manger, j’abandonnais à contrecoeur les restes de la biche aux Wargs et aux charognards, et reprenais ma route après avoir éteint le feu de camp.

Les ombres s’allongeaient et étaient sur le point de disparaître alors que je me rapprochais du camp centaure, et je découvrais que l’entrée principale était aux mains des Séraphins: la partie extérieure du quartier général centaure (qui se présentait sous forme de plusieurs camps reliés entre eux, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entrée) était contrôlée par les humains, et la partie intérieure, restait aux Centaures. Les armées étaient si proches les unes des autres que les combattants pouvaient se regarder dans le blanc de l’oeil pendant qu’ils mangeaient où soignaient leurs bléssés, mais aucun combat n’avait lieu tant les deux armées étaient affaiblies. La zone humaine s’arrêtais à quinze mètres de la gigantesque porte, et celle des Centaures, pareil, mais de l’autre côté. L’espace “libre” était chonché de cadavres et de débris. Je bifurquais vers la droite, et me dirigeais vers les saillies rocheuses entourant le quartier général d’Ulgoth le Modniir. Au fur et à mesure que je me rapprochais, je croisais de plus en plus de patrouilles Modniirs et Taminis qui rôdaient autour des positions humaines, mais en me faufilant dans le noir, je parvenais à les éviter, et pas une fois ils ne doutèrent de ma présence: se glisser dans le camp serait un jeu d’enfant grâce à la nuit noire. Une idée folle me traversa l’esprit alors que je passais devant l’entrée des Gorges. J’enlevais mon carquois et comptait mes flèches: quinze… C’était possible…Je changeais de direction: autant passer par la porte… Mais d’abord, j’avais un petit détour à faire…

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À en croire la carte, le point de rendez-vous n’était pas très loin du village. Seulement trois-quarts d’heure de marche. Le problème, c’est que la Vallée de la Reine n’était pas une region complètement sûre. Bandits, ou créatures agressives que je dérangeais sur leur territoire n’hésitaient pas à m’agresser à grand renfort de griffes, crocs, arcs, pistolets ou fusils, mais je n’eus que deux ou trois gros accrochages et globalement le trajet fut rapide et facile. Quand j’arrivais à destination, une dizaine de personnes étaient déjà là. Je les saluais d’un signe de tête, et il me rendirent mon salut. Il y avait un Gardien, barricadé derrière son armure de plaques lourde, armé d’un bouclier et d’une masse; une envoûteuse masquée en armure complexe, enchevêtrement d’étoffes violettes armée d’un grand espadon de fer; un étrange homme portant un bandana devant la bouche et une blouse de cuir noire de jais qui jouait avec ses deux pistolets; un sylvari assis en tailleur, s’occupant nonchalamment avec une boule de feu qu’il s’amusait à faire voler à droite et à gauche. Sûrement un élémentaliste. Il y avait aussi plusieurs chasseurs, plus simplement vêtus et armés: blousons cloutés et fusils de chasse. Au bout d’un petit moment, l’un des chasseurs fit signe de le suivre. Le petit convoi se mit en marche et en se protégeant mutuellement des attaques de monstres, nous traversâmes la forêt de hêtres et de chênes, jusqu’à arriver à un petit tas de cadavres sauvagement déchiquetés. Une vache, un loup et même un homme. Ignorant l’horreur de cette vision, nous nous préparâmes à affronter la Reine Guêpe car selon les chasseurs, nous étions pile sur son garde-manger. Un bourdonnement assourdissant retentit, et l’on se tourna pour affronter la bête. Les bêtes, car il y avait d’un côté l’imposante reine, mesurant près de deux mètres, et un autre insecte géant qui l’accompagnait. Le combat s’engagea: je reculais de quelques mètres, et commençais à aligner la reine. La première flèche se ficha dans son abdomen, la seconde, mieux ajustée, en plein dans son oeil. Les combattants au corps à corps occupaient les bestioles pendant que les archers et tireurs les criblaient de flèches et de balles. C’était ma première vraie bataille, et cela m’éxcitait tant que je ne vis pas le second insecte jallir derrière moi. Je ne percutais qu’au dernier moment, et eu juste le temps de me baisser vivement pour esquiver les mandibules chitineuses dégoulinantes de la guêpe. Je me relevais, décochais une flèche à bout portant, envoyant valdinguer mon adversaire. Soudain, le gardien surgit de nulle par et se dressa entre la créature et moi, m’adressant un sourire entendu. J’acquisais et reculais, laissant mon allié prendre le relais, et pendant que j’attrapais une nouvelle flèche dans mon carquois, une projection ardente vint frapper le soldat guêpe sur le flanc. Il y eut un gargouillis étouffé par la déflagration et les flammes alors que le feu l’enveloppait. L’odeur nauséabonde de chair calcinée parvint jusqu’à mes narines alors que je m’apprêtais à tirer, mais l’élémentaliste me frôla agilement et la pointe de ma flèche prit feu. J’ajustais ma visée au millimètre, et relâchais. Le tir parfaitement ajusté vint se planter en plein dans la tête de l’insecte qui hurla avant de s’éffondrer. Il restait encore l’imposante reine, qui malgré les frappes et balles qu’elle subissait depuis le début de l’affrontement, ne semblait pas affecté le moins du monde. Elle plongea sur l’un des chasseurs et le jeta à terre. Puis d’un coup de mandibules tenta de lui arracher le bras, mais la manœuvre échoua grâce à l’agilité et la vivacité de l’homme qui roula sur le côté et esquiva l’attaque tandis que les autres repoussaient la créature. Cette dernière, folle de rage, fonça droit sur l’élémentaliste qui préparait un sortilège. Même s’il avait vu la guêpe arriver, il ne cilla pas, attendit le tout dernier moment pour dresser un énorme pieux de pierre entre l’assaillante et lui, sur lequel elle s’écrasa lourdement. Désarçonnée, la reine s’immobilisa en vol pendant quelques secondes, et c’est ce moment que je choisis pour passer à l’offensive. Me précipitant sur elle, je lâchais mon arc et dégainais mon canif, dans une manœuvre que je qualifierais maintenant de stupide: je sautais sur le dos de la bête, et plantais mon couteau des dizaines de fois dans sa nuque. S’agitant furieusement, elle tenta de me faire lâcher prise, mais je tint bon, continuant à lui taillader le cou inlassablement. Mais subitement la reine guêpe se jeta sur le dos, m’écrasant sur le sol. Le choc me coupa le souffle et je me retrouvais sur le dos, impuissante lorsqu’elle bondit et me planqua au sol. Il y eut une brusque bourrasque d’air, qui nous envoya valser toutes deux, et nous sépara. L’élémentaliste termina son oeuvre: solidement campé devant la guêpe qui se relevait lentement, il fit jaillir un puissant cône de flamme de sa dague, carbonisant à bout portant la bête qui s’éffondra, encore fumante. Je me relevais péniblement, titubant, mais fière. Un des chasseurs me lança mon arc, je l’attrapais et regardais autour de moi: l’herbe où l’on s’était battu était carbonisée par endroits, et du sang avait giclé un peu partout. L’envoûteuse gisait au sol, du sang coulant sous elle. Mais le gardien s’occupait déjà de la blessée et la soignait grâce à plusieurs sortilèges, aidé par l’élémentaliste qui nettoyait la blessure avec de l’eau. Elle fut bientôt sur pieds, mais l’un des chasseurs n’eut pas cette chance: il gisait, éventré au milieu du champ de bataille. Nous dépeçâmes les cadavres afin de récupérer griffes, sacs de venin, et tout ce qui pourrait avoir de la valeur et repartîmes, trop fatigués pour chasser le grand sanglier, qui ferait l’objet d’une autre expédition. Arrivés à la scierie d’Ojon, le chef de l’expédition nous distribua la récompense: j’obtenais cinquante pièces d’argent, et quinze de marchandises de valeur. Ce soir là, dans mon lit, j’avais enfin la réponse à la question que je me posais depuis que j’avais quitté le camp. Maintenant, cela me semblait évident: je combattrai les plus grands monstres de Tyrie, voyageant où bon me semblerait. Lors de mes années au camp, les récits d’aventures aux quatre coins du monde avait bercé mes nuits et réchauffé mes soirées, et mon esprit voguait à l’époque de la Jungle de Maguuma au Plaines d’Ashford, des Chutes de la Canopée au Détroit des Gorges Glacées, jusqu’à l’enfer paradisiaque de la Crique du Sud-Soleil. Je voulais voir, aprendre, entendre et combattre tout ce que pouvait m’offrir le monde. Puis quand je serais trop agée, si je survis jusque là, je me poserais dans un endroit tranquille, racontant mes cicatrices à qui voudrait bien l’entendre. La seconde nuit de ma vie fut elle aussi agitée de rêves, mais cette fois ces rêves étaient doux, agréables, et je réveillais le lendemain, prête à en découdre avec le monde entier s’il le fallait pour tracer ma route.

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Je me réveillais le lendemain, reposée et ressourcée malgré mon mauvais rêve. La petite pendule indiquait dix heures. Mon corps me hurlait de rester au lit, mais je refusais de rester oisive alors que j’avais tant à faire, et après m’être levée et habillée avec ma tunique sale encore tachée de sang, j’ouvrais la porte et prenais le petit plateau déposé sur le sol un peu plus tôt. Mathilde y avait déposé deux énormes morceaux de pain grillés, du miel, du beurre frais, une théière remplie d’eau bouillante, et un infuseur. Je m’apprêtais à rentrer dans ma chambre avec mon petit-déjeuner, quand la tavernière arriva en haut de l’escalier. Je la saluais:
“Salut!
– Bonjour! Tout s’est bien passé?
– Oui, parfaitement bien.
– Viens manger tout ça au comptoir avec moi, me proposa t-elle en désignant le plateau.
– Je ne te gênerais pas?
– Non, il n’y a personne en bas. C’est trop tôt, et puis ça me fera de la compagnie.
– Alors c’est avec plaisir, merci”. J’enfilais mes sandales, et descendait à sa suite. Elle retourna derrière son comptoir, et je m’asseyais à la même place que la veille. Je commençais à infuser de mon thé tout en observant la salle. Le sang sur le parquet avait été nettoyé, et il n’y avait aucune trace de l’altercation d’hier. Je commençais à tartiner mon miel, quand Mathilde entama la conversation:
“Encore merci pour hier”
Je lui répondait, tout sourire:
“Tu comptes me remercier encore combien de fois?
-Je sais pas, tant que j’estimerai que je ne t’ai pas assez remercié, répondit-elle en riant.
-Alors considère que c’est bon
-Ah! D’accord. Tu as quel âge pour traîner seule dans les tavernes?
-Seize ans, et toi?
-Vingt-trois. Comment se fait-il que tu sois seule comme ça?
-C’est une longue histoire…
-Ah… Désolé.
-Pas de problème. J’ai besoin d’argent… Il n’y aurait pas une chasse organisée ces jours-ci?”
En Tyrie, les chasses étaient des attaques ou des battues organisées par toutes sortes de combattants pour éliminer un monstre particulièrement gros ou puissant. Une prime étaient donnée à tous les participants, et ces derniers avaient le droit de prélever un trophée si la bête était tuée. Mais vous deviez déjà le savoir…
“Je crois qu’aujourd’hui, une petite équipe va s’occuper de la reine guêpe, et par la même occasion, du sanglier géant qui rôde dans les bois.
-À quelle heure?
-Le rendez-vous est donné la scierie d’Ojon, plus au nord, à quatorze heures. Tiens, prends cette carte. Me dit-elle en sortant un papier roulé de derrière le comptoir.
-Merci, j’irai”.
J’avais englouti mes tartines et bu mon thé sans même m’en rendre compte. Je laissais Mathilde prendre le plateau, et je remontais dans ma chambre attrapper mon arc. Si le rendez-vous des chasseurs était à deux-heures, ce qui m’en laissait trois pour me préparer à la chasse. Soit trois heures pour m’équiper en armures, avec huit pièces d’argent de budget, en tout et pour tout. Je commençais par sortir sur la place principale de Claypool: je n’allais pas me trimbaler en sandales et tunique de coton pendant une chasse, il me fallait une armure. La grande place grouillait de monde, et, étrangement, les gens ne semblèrent pas s’étonner de ma tenue tachée d’hémoglobine: à vrai dire, certains se baladaient accompagnés d’élémentaires de bonbons miniatures qui les suivaient de leur démarche trébuchante, et d’autres, pourtant vêtus d’armes et d’armures que seuls les guerriers renommés peuvent s’offrir, arboraient des sacs à dos en peluche bleue ou orange représentant des charrs ou des Quaggans. Alors je pouvais me trimbaler en tunique blanche plus rouge que blanche, qui s’en apercevrait? Des hommes travaillaient sur les établis de métier mis à leur disposition, confectionnant des armes et des armures de toutes sortes, martelant le fer, le platine ou l’orichalque en samples ré bémol qui sonnaient clair dans l’air du matin. Un grand homme bien bâti couvert d’une armure métallique cabossé polissait une épée longue d’un mètre et demi, luisant au soleil. Un autre, un chiffon dans une main, une clé à molette dans l’autre démontait patiemment un long fusil à lunette, gravé de l’inscription “Prédateur” sur la crosse. Une dame aux cheveux noirs de jais et à la peau pâle marmonnait des incantations, penchée sur un bâton orné d’un démon sculpté à l’extrémité qui reposait sur table d’enchantement. Une sorte de brume noire s’échappait de ses mains pour venir flotter au dessus de l’arme comme un orage invoqué chargé de magie complexe. Elle portait une magnifique robe noire et lisse, ne laissant apparaître que ses épaules, s’arrêtant juste au niveau du sol: sûrement une tenue de comtesse… Une sorte de collant lui couvrait le bas des épaules jusqu’à ses mains. Seul l’intérieur de ses bras, ses gants, et son buste étaient colorés de bleu givre. Une idée vint peu à peu me titiller l’esprit: je me dirigeais vers elle et lorsque j’arrivais à sa hauteur, elle leva les yeux vers moi. Je m’incinais avec humilité:
“Madame?
-Bonjour petite, que veux tu?”
Même si me faire appeller “petite” ne déclencha pas chez moi que du plaisir, je continuais:
-J’aimerais savoir si vous pouviez enchanter mon arc, je ne sais pas le faire, s’il vous plaît".
Elle me considéra d’un oeil amusé, puis jeta un regard à mon arc.
– Eh bien… Si gentimment demandé… J’imagine que je ne peux pas refuser… Quel enchantement veux tu?
– Berserker! Merci madame!"
Je lui tendais mon arc, reculais d’un pas, laissant celle qui semblait être une nécromancienne travailler. L’enchantement berserker, comme vous le savez, permet une meilleure puissance dans le tir et une bien meilleure précision. Tous les archers un peu sérieux le possédaient et je ne comptait pas faire exception à la règle. Enchanter ne coûtais rien, sinon des connaissances, un peu de temps et de la concentration, et la dame était bien aimable de me rendre ce service. Une fois son oeuvre terminée, elle me rendait l’arme, et je la remerciais en souriant. Après cela, je me dirigeais vers le forgeron d’armures. Mais ce charlatan vendait ses articles bien trop cher, et il était hors de question que je paye cinq pièces d’argent pour une pauvre tenue en cuir, me couvrant uniquement le torse. J’allais encore devoir demander de l’aide à quelqu’un…

Deux heures plus tard, j’avais dépensé mes huit pièces d’argent restantes, mais j’avais réussi à m’équiper complètement: bottes de cuir, pantalon, manteau de fauconnier orné de plumes, léger et résistant, et gants de cuir, le tout couleur cendre et rouge. Entre petits coups de main aux marchands et travailleurs du cuir, générosité et négociations, j’avais réussi à me procurer une armure complète, d’une assez bonne qualité. Car en Tyrie, les nombreuses guerres avaient soudé les aventuriers, et ils n’hésitaient pas à aider les combattants moins expérimentés ou moins riches qu’eux, pour peu que l’on demande gentiment, puisque chaque nouveau guerrier augmentait les chances de victoire lors des combats. Certaines guildes mettaient même un point d’honneur à guider et former les nouveaux venus sur les routes de Tyrie. Satisfaite, je pouvais commencer les choses sérieuses. Je sortais de Claypool, et prenais la direction de la scierie d’Ojon, arc à la main.

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En une fraction de seconde, le projectile vint se planter sur le mur de bois, bien en vue du grand gaillard qui maintenait fermement la tavernière. Plus personne ne bougea. Puis les deux hommes se retournèrent de concert. J’ordonnais d’une voix claire et forte:
“Lâche la!”
Il éclata d’un rire sincère, ainsi que son comparse, pleurant presque, se tordant en deux. Ce qu’avec du recul, je peux comprendre à présent… Ce type s’apprêtait à violer une jolie blonde de vingt-cinq ans, et là, une gamine de seize ans plutôt bien fichue se pointait, en sous-vêtements, arc à la main, et lui ordonnait d’une voix impérieuse d’arrêter… J’aurais peut-être réagi de la même façon. Mais, ce soir là, je n’était pas d’humeur à rire, et je répétais en dégainant une autre flèche, articulant bien:
“Lâche-là!
-Tu vas me tuer? Je t’en prie, tire, si tu veux finir pendue sur la place du village dans les jours qui suivent…
-Je n’aurai pas besoin. Maintenant lâche là immédiatement, où je t’embroche.
-Mademoiselle donne des ordres! Fit -il d’un ton sarcastique en décrivant de grands gestes avec ostentation. On va…”
La flèche se planta dans son épaule droite. Il ne finit pas sa phrase, tomba au sol, hurlant de douleur. J’esquissais un sourire. Quel minable… J’avais vu des soldats continuer à combattre avec une pointe dans chaque épaule, et avec le sourire en plus. Le temps que son acolyte se saisisse de son couteau, je l’avais déjà en ligne de mire. De lui même, il lâcha l’arme, et leva les mains. J’ordonnais:
“À genoux!”
Il s’éxécuta. J’hésitais à lui demander d’embrasser les pieds de la tavernière, et les miens, par la même occasion, mais je crois que je ne tenais pas à avoir les orteils qui sentent l’alcool et la cigarette alors sue je sortais à peine du bain. Et puis je n’était pas si cruelle. Je jetais un coup d’oeil à son copain, livide, hurlant de douleur et pissant le sang. Je vous avoue que j’ai hésité à le laisser comme ça… Mais j’imagine que j’ai bon fond après tout, c’est pourquoi, tout en le gardant en joue, j’intimais à l’autre de déguerpir, ce qu’il fit sans demander son reste, s’élançant dans la nuit en claquant la porte du bar. Après ça, je me dirigeais vers celui qui avait la flèche dans l’épaule, à présent roulé sur lui même, du sang s’écoulant abondement de sa blessure. Je lui dis:
“Sur le dos. Bouges pas, et je te retire cette flèche.
-papillone!
-Comme tu veux”.
Je posais le pied sur ses omoplates, puis, à deux mains, je tirais sur la flèche d’un seul coup. La hampe sortit de l’épaule, arrachant au passage un petit morceau de chair. Il hurla de plus belle, ce qui me fit presque plaisir. Balançant l’arme par dessus mon épaule, j’attrapais une serviette propre sur la table la plus proche, et la nouait autour de la blessure pour éviter qu’il ne se vide de son sang. Il ne bougeait plus. Toujours le pied sur son dos je lui dit d’une voix calme et froide:
“Bien, maintenant tu vas t’excuser auprès de madame…
-Pardon madame… Gémit-il
-Et qu’est-ce qu’on dit pour la flèche?
-Merci…
-Merci qui?
-Merci mademoiselle
-Très bien! ( je relâchais mon emprise ) Dégage”.
Il se leva et s’enfuit du bar en claudiquant. Je me tournais vers la tavernière, qui s’était réfugiée derrière le bar lorsque j’avais tiré la première flèche. Elle tremblait. Je posais mon arc sur une table ainsi que mon carquois. Elle se releva et s’inclina très légèrement:
“Merci, merci beaucoup…
-Je ne pouvais pas les laisser faire, et puis… Ce fut un plaisir.
-Reste ici autant que tu voudras, la chambre est à toi. C’est pas comme si nous étions pleins en se moment…
-Ça m’arrange bien. Merci à vous.
-Appelle moi Mathilde.
-Iryenna, ravie de te connaître, tu m’excuseras, je vais finir ma nuit. Tu peux dormir tranquille, ces deux là ne remettront jamais les pieds ici… Fit-je dans un bâillement
-Pas de problème, je t’apporterais le petit déjeuner devant la porte vers neuf heures trois-quarts. Bonne nuit.
-Merci”.
Sur ce je récupérais mon arc, mon carquois, ainsi que la flèche plantée au mur et celle, ensanglantée que j’avais retiré à l’instant et remontais dans ma chambre. En y réfléchissant bien, je me disais que la soirée n’aurait pas pu être plus productive: je savais maintenant où me loger le temps d’amasser un peu d’argent pour subvenir à mes besoins et c’était un problème en moins. Je posais mon arc (et mon carquois) au pied de mon lit, et m’allongeais. Je me rendais alors compte que j’étais harassée. Je m’endormis avant même que ma tête touche l’oreiller. Cette nuit là je rêvais de ce moment, où je voyais ma mère à la merci du centaure qui l’emmenait vers le grand trébuchet. Sauf que cette fois, ma mère hurlait:
“Prenez ma fille! Laissez moi la vie!”
Je me réveillais subitement, étrangement transie de froid, mais je me rendormais presque aussitôt.

Trahearne interrompit le récit de la jeune rôdeuse en levant la main. Cela faisait plus d’une heure qu’Iryenna racontait son histoire, et l’attention du commandant. Néanmoins il n’était pas à l’aise sur le dur fauteuil de son bureau, sans parler de la jeune femme, assise sur une simple chaise de bois, inconfortable au possible. Évidemment, elle n’osait pas s’en plaindre au chef du Pacte. Il lui dit gentimment:
“Venez mademoiselle, je peux nous offrir un meilleur siège. Si vous voulez bien me suivre.
-Je veux bien, merci, répondit-elle dans un sourire”
Le Sylvaris l’entraîna dans une salle adjacente. Il entra le premier, et lui tint la porte. Elle le remercia. Apparement, elle avait gagné son respect grâce à son récit, la froideur militaire ayant laissé place à une ambiance plus détendue…. Et le meilleur restait à venir. La salle dans laquelle ils se trouvaient maintenant était nettement plus exiguë que la précédente. Un autre feu brûlait dans une cheminée plus étroite. Au centre de la pièce, juste devant le foyer, deux énormes fauteuils de cuir, chacun d’un côté d’une petite table basse carrée en bois laqué. Le sol doux tapissé de moquette bordeaux donnait un peu de couleur à la pièce. Globalement très cosy, la lumière tamisée émise par le petit feu invitait à la discussion et à la détente. Il invita la rôdeuse à s’asseoir, et ouvrit un petit placard où une dizaine de bouteilles s’alignaient comme autant de petits soldats en rang serré. Il proposa une boisson à son invitée qui refusa poliment, et lui-même se servit un peu de vin dans un verre de cristal parfaitement transparent extrêmement fin, puis prit place en face d’elle.
-Continuez, je vous en prie, lui dit-il en souriant.
-Bien, donc comme je le disais…

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Alors que je courais dans la forêt, m’éloignant de plus en plus du campement, je me rendais compte que j’allais avoir besoin d’un certain nombre de choses essentielles… Déjà, je n’avais pas de carte et cela s’avèrerait utile pour me repérer dans la région, voire indispensable si je voulais partir loin de la Vallée de la Reine. Biensûr, je n’avais ni tente, ni sac de couchage et les nuits risquaient d’être dangereuses en plus d’être inconfortables, avec les Taminis et les autres créatures qui rôdaient dans les bois. Et, surtout, une question restait sans réponse: où allais-je pouvoir partir? Je refusais de m’interroger sur ce point, mais un jour où l’autre, il faudrait y réfléchir. Pour le moment, le soleil tombait et je ne savais pas du tout où j’allais passer la nuit. M’arrêtant pour réfléchir un instant, je tentais de me souvenir d’une direction, d’un village, que j’aurais pu entendre au camp. Tout ce que je savais c’est qu’au nord coulait une rivière où j’allais parfois m’entraîner et qu’au passage jusqu’à la région au sud de la Vallée, se dressait un petit village. Le problème, c’est qu’il pouvait se trouver aussi bien à quatre heures de marche, qu’à vingt minutes. Je n’en savais rien… De toutes façons, c’était ça où une nuit dehors avec les centaures rôdant dans les environs… Je commençais à courir vers le sud: il me fallait pour commencer nettoyer le sang sur mon visage à défaut d’enlever celui sur mes cheveux, pour ne pas ressembler à un cadavre fraîchement déterré. J’aviserais ensuite.

Par chance, je trouvais le patelin juste au moment où la nuit tombait. Il s’appelait Claypool. La plupart des habitants semblaient dormir, et les volets des maisons étaient en grande majorité clos. Seule une petite chaumière paraissait ouverte, et de la lumière s’échappait par les fenêtres mal lavées. Un petit écriteau en bois pendait au dessus de la porte d’entrée qu’une lampe à pétrole éclairait. Sans doute une hauberge ou une taverne. Je traversais le village, passant devant les ateliers de travailleur du cuir, de bijoutier, de forgeron, et devant les habitations aux toits colorés. De jour, l’endroit devait grouiller d’artisans et de marchands itinérants transitant avec les Collines de Kessex, et de clients discutant des prix et échangeant des potins. J’entrais dans l’hauberge, arc à la main, flèches dans le dos. Six tables rectangulaires, un comptoir en bois massif rongé par les mites et les coulures de bière, devant lequel étaient disposés des tabourets. L’allure de l’auberge ocsillait entre le miteux hors d’âge, qui me fixait à travers les yeux de biches et de cerfs dont les têtes accrochées au plafond semblaient presque se plaindre de la poussière qui s’accumulait sur leur nuque, et le moderne qui s’éxibait sous forme d’un espèce d’aquarium aux vitres tellement propres qu’on entendrait presque l’eau s’écouler sur le parquet d’acajou. Sans compter l’odeur de cacahuète trempée dans la bière, qui donnait sûrement aux poissons l’envie de s’enfoncer dans les graviers luisants tapissant le fond de leur grand bocal rectangulaire. Un bar dans les règles de l’art, sauf qu’il n’y avait personne à part deux hommes à la large carrure assis au bout du comptoir, discutant autour d’une chope de bière. L’un d’eux me jeta un bref regard lorsque je m’asseyais. La tavernière était une jolie blonde qui devait avoir dans les vingt-cinq ans, vêtue d’une jupe lui arrivant aux genoux et d’un tablier tâché. J’en venais à me demander pour quelle blonde venaient les deux hommes qui lançaient des regards en pensant qu’elle ne les remarquait pas. Elle passait un coup de chiffon sur l’arrière bar, et me salua d’un signe de tête lorsqu’elle me vit. Je lui demandais:
“Bonsoir, vous avez des chambres?
-Oui, simple ou double?”
Je tournais la tête vers les deux autres clients, puis répondais dans un sourire
“Simple, ça ira, combien cela me coûtera?
– Deux pièces d’argent”
J’avais réussi à en ramasser dix. Mais pour l’instant, c’est pas comme si j’avais le choix. Je posais les pièces luisantes devant la tôlière, qui m’indiqua la chambre et me lança les clés. Je montais le petit escalier de bois usé, et arrivais dans un petit coridor mal éclairé couvert d’une moquette verte olive sûrement aussi vieille que la bâtisse. J’entrais dans la pièce, éclairée par une petite lampe a pétrole. Elle contenait le minimum syndical: un lit, une armoire de bois, un lavabo, une baignoire et un miroir. Je me précipitais vers celui-ci, et me regardais dans la glace. Je m’en sortais bien: après m’être nettoyée tout à l’heure dans la rivière, ma peau avait plus ou moins retrouvé sa couleur habituelle. Par contre, mes cheveux faisaient peine à voir: crasseux, secs, ébourrifés et en cascade sur mes épaules. Tout cela irai mieux après un bain et un peu de savon. J’enlevais ma tunique et mes sous-vêtements que j’abandonnais sur le sol, versais l’eau chaude et l’eau froide contenues dans deux sauts posés dans un coin de la pièce dans la baignoire, et me glissais dedans. Tout d’un coup, il me semblait que toute la pression et la peur accumulées depuis l’attaque du camp se relâchaient. Mes muscles se décontractaient, je fermais les yeux. L’eau et la lumière dansante de la lampe m’appaisaient, et je restais un petit moment sans bouger, prenant le temps de me demander comment j’allais pouvoir m’enrichir, et mener ma nouvelle vie. Mais tant que je n’avais pas vengé ma mère et ma soeur en tuant Ulgoth le Modniir, je ne pourrais pas partir à l’aventure en paix. Revenant à la réalité, j’attrapais la savonnette posée sur le bord du lavabo en pierre grise, et commençais à enlever le sang sur ma peau. Je tentais de nettoyer mes cheveux, même si Eileen m’avais assuré que la couleur ne partirai jamais. Il avait raison: j’avais beau frotter et frotter, je n’obtenais aucun résultat. En sortant du bain, je me regardais dans le miroir. Fine, assez musclée, un peu de poitrine… Je ne devais pas être trop désagréable à regarder, à un détail près. J’attrapais un ciseau et une brosse à cheveux sur le rebord, et me mettais au travail. Après quelques minutes, je me regardais à nouveau dans la glace. J’avais coupé en long carré qui me descendait jusqu’aux seins, le front proprement couvert par une frange bien droite. Toute la partie supérieure était rouge sang, mais la couleur s’estompait au niveau du menton dans un dégradé brun et sang désordonné. Un cri résonna sous mes pieds nus. Je me baissais et collais mon oreille au sol. Il y avait deux voix d’hommes, et la voix de la tavernière:
" Sortez de mon bar!
– Allez, viens, on va s’amuser tu va voir! Fit la première voix d’homme.
– T’as pas envie de prendre un peu de plaisir? Tu n’as même pas de mari, faut bien se détendre un peu non? Enchaîna la deuxième
– Je vous ai déjà dit non! Maintenant dégagez! Hurla la jeune femme.
– Si il faut te forcer…"
Je n’attendis pas la suite, j’avais déjà compris ce qui allait se passer. J’enfilais mes sous-vêtements à la hâte, prenais mon arc et mon carquois que je mis en bandoulière, et je sortais en trombe de ma chambre pendant que la tôlière hurlait. Je m’arrêtais en haut de l’escalier. Le plus fort des deux hommes tenait la femme par les poignets, et tentait de l’amener vers les chambres à l’étage. J’encochais rapidement une flèche et tirais.

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Je reprenais mes esprits dans une position inconfortable: à genoux, jambes repliées sous moi, pieds et poings liés, attaché au cou par deux cordes tendues qui m’empêchaient de bouger la tête. Quelque chose de chaud et poisseux tombait à grosses gouttes sur ma tête, coulant dans mes longs cheveux, me donnant des frissons. J’avais toujours les yeux bandés. Le silence régnait, et seuls les craquements des flammes résonnait dans le camp. Pas de voix, de bruit de pas, seulement une odeur douceâtre de chair brûlée et de fumée. Je tentais de me libérer de mes liens… En vain. Les centaures avaient tant serré les liens que la corde, même si je n’avais pas remué, avait mit mes poignets et mes chevilles à vif. Je ne pouvais qu’attendre avec ce liquide, dont je devinais qu’il s’agissait de sang, gouttant régulièrement sur le haut de mon crâne. Écoutant le silence qui jouait une funèbre mélodie, ponctuée d’un cri humain ou centaure, au loin. Enfermée à ciel ouvert dans un noir auditif et visuel, je me posais bien des questions: Y-avait-il des survivants? Qu’allais-je faire s’il n’y en avait pas? Pourquoi m’avoir épargnée, moi, et pas un autre? Était-ce un cadavre qui se balançait au dessus de moi, me berçant de ses petits grincements à peine audibles alors qu’il semblait se balancer au bout d’une corde? Puis, un moment plus tard, je ne saurais dire exactement combien de temps, j’entendis des bruits de pas se rapprocher. Je relevais la tête, comme si je pouvais y voir quelque chose. Le bruit s’accéléra, l’inconnu se mettant à courir. J’entendis sa voix:
“Iryenna? N’aie pas peur. C’est Eileen. Ne remue pas trop, je viens te détacher.”
Il s’approcha, puis il y eut un bruit de couteau, et mes liens se détendirent brusquement les uns après les autres. Je secouais mes membres engourdis, mais quand Eileen m’enleva le bandeau que j’avais sur les yeux, je me figeais: Du camp il ne restait que des cadavres noircis, cloués au sol par une lance, une épée ou une flèche. Les tentes n’existaient plus, et l’atelier de chasseur où je fabriquais jadis mes flèches avait entièrement brûlé. En levant les yeux je découvrais le cadavre de ma mère, nu, pendu par les pieds juste au dessus de moi. Éventrée, le contenu de son ventre gisait au sol à mes côtés, et du sang s’écoulait de la plaie béante, passant sur son front où une étrange inscription avait été peinte, puis gouttant sur mon front. Je m’éloignais d’un bond de la pluie de sang, tentant d’échapper à la vision d’horreur qui venait de violer ma sensibilité, et renvoyais le contenu de mon estomac, agenouillée telle une malpropre, tremblant de tout mon corps couvert de boue et de sang. Mais peu à peu, aussi sûrement que le soleil laisse place à la lune, l’effondrement céda la place à la haine. Une haine qui nait dans les veines, qui gangrène coeur et esprit, qui vit dans les yeux… Et qui ne meurt que dans le sang des ennemis. Car ce jour là, on m’avait non seulement ôté ma mère et ma soeur dont je ne retrouverais pas le corps, mais aussi la seule situation heureuse que je n’avais jamais eue. On l’avait piétinée, tranchée, brûlée et finalement pendue au dessus de moi pour vider son sang sur ma tête. Tout ça sans que je ne puisse rien y faire. C’était trop. Je me relevais, séchant mes larmes à la chaleur de ma hargne, et me tournais vers Eileen:
“Merci. Que vas tu faire maintenant?
-Sûrement retourner au Promontoire, et me faire assigner un autre poste, me répondit-il, tu viens?
-Non, désolé…”.
Il me fixa longuement, interloqué et peit être déçu. Puis haussa les épaules:
"Mais, tu va faire quoi maintenant?
-Me débrouiller seule. Vivre libre. Merci pour ton enseignement Eileen, fis-je en m’inclinant.
" Tu as été une élève incroyable. Fais comme tu veux, je comprends ton choix. Tu as vu tes cheveux?
-Non? Pourquoi?
-Ils sont rouges sur le dessus.
-C’est le sang de ma mère… Ça partira…
-Je ne crois pas non, dit-il en pointant du doigt la rune magique sur le front de ma mère. C’est une rune de Scribe et tout liquide qui passe dessus ne décolore jamais. Très utile pour les runes et pour les enchantements.
-Alors je vais parfaire la couleur… Qui est le chef Tamini?
-Ulgoth le Modniir, dans les Hinterlands Harathis. C’est tout ce que je sais.
-Ça ira. Merci pour tout Eileen. Puisse Dwayna illuminer ton chemin.
-Attends, dit-il avant de me lancer son arc. Prends ça… Et bonne chance.
-Merci beaucoup".
Sur ce il sortit du camp sans se retourner, bifurqua à la sortie, et disparut dans les plaines. Je contemplais l’arc. Comme ça, on aurait dit un arc Krytien avec lequel j’avais l’habitude de m’entraîner. La seule différence était les deux lames effilées accrochées aux deux extrémités. Cela permettait non seulement la défense au corps à corps, mais aussi un meilleur équlibre de l’arme, bien qu’elle soit alourdie. Je ramassais un carquois, et autant de flèches que je pouvais en trouver, qu’elles soient humaines ou centaures, soit une vingtaine. Je tentais de me dénicher de nouveaux vêtements, mais tout avait brûlé, si bien que je gardais mes sandales de cuirs, ma tunique en côton blanche tachée de suie et de sang, qui était d’ailleurs plus marron et rouge que blanche. Je trouvais aussi un canif planté dans l’épaule d’un des rares Tamini tués, que j’attachais à ma ceinture. Néanmoins, il me restait une chose à faire pour définitivement enterrer mon passé douloureux. Ramassant un long morceau d’étoffe légère, je la trempais dans une flaque d’huile de cuisine qui n’avait pas brûlé, je ne sais par quel miracle. Après l’avoir enroulé autour du corps de ma mère, l’avoir couverte d’huile et avoir fait de même pour ma soeur, j’enflammais une flèche, et incinérais leurs corps. J’avais un but, de la volonté, un arc et des flèches, et aussi surprenant que cela puisse paraître, j’étais presque heureuse alors que je sortais du camp au pas de course.

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Nous n’avions jamais oublié que nous étions en guerre, ma mère, ma soeur et moi. Le camp subissait parfois des attaques de Centaures, mais les soldats tenaient bon, et jamais le camp ne fut perdu. Jusqu’à l’été de notre cinquième année au camp: les Centaure effectuaient une violente percée dans les lignes humaines depuis quelques semaines déjà, et l’on rapportait d’importantes pertes partout dans la région. Tous ces évènements influaient grandement sur le moral des soldats, et l’ambiance avait changé en à peine quelques jours. Les soldats semblaient nerveux, fatigués, et ne quittaient plus leurs armures ni leurs armes, même lorsqu’ils dormaient. La menace d’une attaque de grande ampleur planait au-dessus de nous telle une gigantesque épée de damoclès. Mais tout le monde tentait tant bien que mal de continuer à faire tourner le camp, comme si de rien n’était, comme si un nuage de gaz toxique enveloppait le camp et que tout le monde faisait semblant de ne pas le remarquer. Un jour, un message venant du Promontoire arriva, ordonnant de lancer une contre-attaque sur un avant poste Tamini plus au nord afin de mettre la pression aux centaures. Après quelques heures de réflexions et de discussions très animées dans la tente du commandant, trente de nos quarante soldats partirent à l’assaut, malgré les vives protestations d’Eileen, qui tentait en vain de convaincre Cabrières d’ignorer les ordres, afin de ne pas s’exposer aux assauts Centaures. Mais au lieu de l’écouter, le Commandant l’envoya en éclaireur, ce qui signifiait clairement: “va voir derrière les lignes ennemies si j’y suis”. Et bien sûr, cela ne manqua pas. Deux heures après le départ des trois quarts de nos effectifs, la sentinelle qui montait la garde sur la partie ouest du rempart de bois qui entourait le camp hurla:
“Je crois qu’on a un problème!”
Les souvenirs que j’ai de la bataille sont flous, tout ce que je peux vous dire, c’est que le bruit des épées sortant de leur fourreau, le sifflement des flèches enflammées fondant sur le camp et les hurlements gutturaux des Centaures qui commençaient leur carnage hante toujours mes nuits, même après toutes ces années. Armées d’haches, de lances, d’épées et d’arcs, les Taminis débarquèrent dans le camp, enflammant les tentes et balayant toute résistance. Il n’y eut aucune lutte, juste des hurlements d’agonie et de terreur pendant que les enfers se déchainaient.
Aujourd’hui je me serrais jetée dans la bataille sans réfléchir. Mais ce jour là je n’était pas préparée à une telle barbarie. Je me suis cachée, dans un tonneau, pleurant pendant que les bruits extérieurs m’agressaient, chaque cri de ceux que je connaissaient depuis quatre ans s’enfonçant dans ma chair comme une dague chauffée à blanc. Soudain le monde tourna autour moi alors que la barrique dans laquelle je me recroquevillais basculait violemment et roulait sur elle-même, et je me retrouvais dans la terre, un centaure brandissant son épée au dessus de moi. Je fermais les yeux. Mais au lieu de me trancher la gorge, il m’attrappa de sa grande main griffue et poilue. Terrorisée je n’osais pas rouvrir les yeux, fermement maintenue par un animal de près de trois fois mon poids, qui me soulevais et m’amenais à bout de bras au centre du campement noyé dans les cendres et les flammes. J’entendais les cris de ma mère, qui se débattait, prise comme moi dans les griffes d’un Tamini. Ils étaient terrifiants. Leur corps de cheval, haut de près d’un mètre et demi au garrot, était brun, rayé de blanc. Ils n’avaient d’humain que le torse, poilu et incroyablement musclé. Étrangement, leur tête semblait être une chimère entre celle d’un homme et d’un cheval, penchant plus du côté de l’un ou de l’autre selon l’individu. Celui qui semblait être le chef nous fixa de ses grands yeux noirs. Puis donna un ordre à son subalterne dans une langue que je comprenais pas. Puis l’un d’eux approcha ma mère du trébuchet. L’autre me banda les yeux, et je reçus un coup dans la nuque. Je m’évanouis.

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“Non! Pose la plante du pied sur la poutre! Tes appuis ne sont pas dynamiques! Comment veux-tu eviter des flèches en étant sur les talons?” Me hurlait Eileen alors que, perchée sur une poutre en bois montée à un mètre de la surface de la rivière, je tentais d’éviter les cerises gâtées que me balançais mon mentor, en multipliant les roues et sauts périlleux. Chaque centimètre carré de mon corps d’adolescente me hurlait d’arrêter le supplice, mais ma matière grise, elle, refusait de finir dans l’eau froide, un peu plus bas. Puis le flot de projectile cessa, et Eileen, l’air plutôt satisfait, reprit:
“Bien, exercice suivant! Reste là ou tu es.
– On peut faire une pose? Je n’en peux plus! Haletais-je.
– Parce que tu crois que ton ennemi, quel qu’il soit, te laissera des poses? Continue!”
Je décidais de ne pas protester, car je commençais à connaître mon mentor: du genre à vous casser les deux bras, et à vous dire “entraîne toi à tirer avec les bras en morceaux”. Sur ces mots, il empoigna son arc, me lança le mien, et s’éloigna d’une quinzaine de mètres. Je n’avais pas de flèches, mais lui oui: des munitions modifiées sur lesquelles j’avais remplacé la pointe d’acier par un peu de plomb enroulé de tissu. Puis il planta dans le sol une torche, qu’il alluma.
" Débrouille toi pour m’éteindre ça…"
Eileen encocha une flèche et tira, mais j’évitais son coup en me baissant prestement. L’autre tir, je le déviais avec mon arc, dansant sur la poutre, tentant d’intercepter les éclairs marrons qui fusaient autour de moi. Lorsque je parvenais à en attraper une, je la relançais sur la torche, mais j’avais beau toucher le petit flambeau à chaque coup, la flamme persistait et semblait même me narguer à chaque flèche que je tirais. L’idée de mouiller les pointes enroulées de tissu me vint alors, et je baissais vivement pour en tremper une dans le courant en dessous de moi: mais rien n’y faisait, j’avais beau humidifier mes munitions, la torche se consumait toujours de la même intensité hypnotisante. Et biensûr, Eileen finit par tomber à court de flèches et il me fit signe de descendre de mon perchoir. Avec un sourire malicieux, il me souffla:
“Le saut depuis la poutre jusqu’à la berge était trop long pour toi?
-Comment ça?
-J’ai dit que tu devais éteindre la torche, mais je ne t’ai jamais obligé de le faire à distance… Ne te complique jamais la tâche: pense toujours au moyen le plus simple, et surtout le plus sûr, d’arriver à tes fins. Allez viens, on rentre au camp, assez d’entraînement pour aujourd’hui, l’archère prodige, ramasse les flèches, on rentre au camp”

Je n’apprenais pas seulement à tirer, donc, mais aussi à garder l’équilibre, à esquiver, à décocher les flèches de plus en plus vite… Tout ça pendant deux ans. Deux ans qui passèrent bien trop vite. J’avais une passion, j’étais douée pour quelque chose. On m’avait donné un arc, je fabriquais mes propres flèches, je m’entraînais jour et nuit. Puis, un jour, ce qui devait arriver arriva…

L'enfant, Fan Fiction.

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Croc de Loup.8215

J’étais partagée entre l’anxiété et la joie: nous allons, si le commandant ( dont j’apprenais le nom, Cabrière, un peu plus tard ) tenait ses promesses, enfin pouvoir manger à notre faim pour la première fois depuis la mort de notre père, il y a six ans. Néanmoins, les choses pouvaient facilement devenir bien plus compliquées, si les soldats étaient mal lunés ou si le camp se faisait raser par les centaures du clan Tamini, qui attaquaient sans relâche les humains du Promontoire. Car après l’exil des Hommes d’Ascalonniens, il y a quelques dizaines années, les survivants de la terrible guerre qui les avait opposé aux hommes-loups, les Charrs et qui avait précipité la chute de la ville d’Ascalon, s’étaient réfugiés en Kryte où ils avaient bâti une gigantesque châtellerie, le Promontoire Divin. Mais pour cela ils avaient dû chasser les centaures qui s’y trouvaient, déclenchant un autre conflit qui durait encore aujourd’hui. Les Centaures, auparavant divisés en plusieurs clans rivaux, les Taminis, les Harathis et les Modniirs, ce sont alliés pour faire face aux humains, commandés par Ulgoth le Modniir dans les Hinterlands Harathis.

Le Commandant nous mena tout d’abord à une petite tente blanche, juste à gauche de l’entrée, où il nous intima d’attendre, avant de sortir et de nous laisser seules. À travers la fente entre les deux pans de tissu formant l’entrée de la tente, j’observais le camp. La première chose qui me sauta aux yeux fut le contraste entre la partie ouest et la partie est de l’avant poste: à gauche, se trouvait l’infirmerie de campagne, une seule grande tente de vingt mètres de long sur environ dix de large, au dessus de laquelle se dressait un pavillon blanc orné d’une croix rouge. De ce que je voyais de l’intérieur, des lits étaient alignés, et des soldats se reposaient, allongés dans des draps plus ou moins tachés de sang. Des infirmiers et des Gardiens passaient de patient en patient, donnant tel ou tel breuvage, vérifiant les bandages et incantant des sorts de soin. De l’autre côté, les loges des soldats, disposés autour de la hutte centrale du commandant Cabrière. L’ambiance changeait du tout au tout: des Séraphins jouaient aux cartes, partageaient une bière, ou discutaient gaiement, vêtus de leur armure dorée ruisselante gravée de runes et d’inscriptions anciennes. Ils portaient dans leur dos de larges épées enchantées, de longs arcs gravés, ainsi que des massues, des boucliers et, parfois, des fusils. Au fond du camp, quatre mannequins et quatre cibles, disposés en arcs de cercle, formaient la zone d’entraînement où plusieurs guerriers répétaient inlassablement les mêmes enchaînements. À mes yeux, tous ces hommes étaient invincibles, et je ne voyais pas comment une autre armée pouvait les mettre en échec et les envoyer à l’est du campement. Mais quelque chose sur le camp captiva mon attention: un entremêlement complexe de cordes et de planches de bois, dont le sommet montait à plus de six mètres de haut. Cet axe central reposait sur une base circulaire large de deux mètre. Une autre barre de bois semblait fixée par son milieu à la barre principale, et à l’un de ses extrémités, suspendue au dessus du sol, pendait un bloc de pierre rectangulaire taillé flanqué de bois. De l’autre, une sorte de panier géant dans lequel on avait posé une énorme pierre ronde et lisse. J’écarquillais les yeux devant la majesté de cet appareil qui m’était totalement inconnu, mais qui me subjugait par sa taille et sa complexité apparente. Je me tournais vers ma mère et lui demandais quelle était cette étrange machine. À ce moment là, le Commandant fit irruption dans la pièce, et ce fut lui qui m’expliqua:
“Ça s’appelle un trébuchet. On s’en sert pour lancer des rochers sur les centaures. On peut envoyer le roc jusque derrière la montagne, là-bas. Me dit-il en pointant du doigt une petite montagne.
-Waouh!” Répondis-je, impressionnée.
Cabrière portait avec lui une pile de vêtements simples en coton blanc et or, des sous-vêtements, ainsi que trois petites sacoches. Il les tendis à ma mère:
“Mettez ça. Il y a deux tenues pour chacune. Jetez ensuite vos haillons au feu, là bas. Je vous attends dehors”.
Sur ce il ressortit sans nous laisser le temps de dire quoi que ce soit. Après avoir fermé la tente pour ne pas être vues de l’extérieur, nous enfilâmes nos nouvelles tenues. La tunique semblait taillée sur mesure et me tombais parfaitement: elle descendais jusqu’aux chevilles, ses longues manches se retroussaient au bout, et était bien plus confortable que tout ce que j’avais porté jusqu’à ce jour. Je me débarassais sans regret, et même avec un certain plaisir, de mes vieux haillons. J’enfilais les petites sandales de cuir marron, et sortais à la suite de ma mère et ma soeur sous le regard curieux des soldats…

Trahearne l’interrompit:
"Vous me parlez de votre soeur et de votre mère… Mais vous ne m’avez rien dit à leur sujet…
-Je ne le jugeait pas utile… Et puis… Je préfère ne plus y penser. Mais si vous insistez…

Ma soeur avait douze ans, et me ressemblait plus ou moins. Elle avait la peau plus mate que moi, mais à part cela, nous nous ressemblions en tous points. Nous nous parlions aussi très peu, car elle ne bavardait pas, et moi non plus. De plus la misère dans laquelle nous vivions ne laissait pas la place aux longs dialogues. Elle se nommait Laïane. Ma mère, ni trop grande, ni trop petite, ni moche ni belle, était une femme banale, mais elle représentait tout pour nous: brune, les levres fines et gercées, Après être sorties, nous retrouvâmes le commandant, qui nous demanda de le suivre. Il assigna ma soeur aux écuries, ma mère au lavage des armures et moi, à l’archerie. J’étais chargée de réparer et d’assembler les dizaines de flèches qui étaient tirées chaque jour, au combat où à l’entraînement. Je fabriquais aussi de temps à autre les cibles d’entraînement, peignant les rouleaux de jute de trois cercles concentriques. Même si les jours au camp se ressemblaient tous plus ou moins, la vie était simple et facile comparée à la vie en ville. Comme quand on bouge un poisson d’un bocal en verre à une baignoire, nous sentions libres entre ces épais remparts de bois en plein milieu des horreurs de la guerre. Nous mangions toutes les trois dans notre tente, à notre faim, et malgré les longues journées de travail, les blessés et estropiés qui hurlaient de douleur quasiment tout le temps, nous nous sentîmes mieux au camp que chez nous. Au fil des années, nous conaissions de mieux en mieux les soldats, et nous discutions parfois le soir avec certains d’entre eux. Nous recevions parfois des cadeaux à Hivernel où à notre anniversaire, des biens de moindre valeur que je n’avais jamais imaginé posseder un jour: un paquet de cartes, une paire de boucles d’oreille en quartz et en bronze, une broche à cheveux et même un cerf-volant que Cabrière nous ramena un jour du Promontoire. Ma soeur rendait les chevaux impeccables et les cavaliers se bousculaient pour lui confier leur monture, et moi, je me débrouillais pour rendre chaque flèche plus aiguisée et équilibrée. L’un des archers, un grand gaillard chauve un peu bourru, m’avais dit un matin en rigolant et en me mettant une tape sur l’épaule qui manqua de me mettre à terre:
“Si toutes les flèches de l’armée perçaient les armures comme les tiennes, ça f’rait longtemps qu’on aurai fait des brochettes de ces centaures!”
Quand à ma mère… disons que cela faisait longtemps…depuis son mari. Et puis c’était aussi la seule femme du campement, ce qui expliquait peut être pourquoi elle passait quasiment toutes les nuits hors de notre tente. Au début, ces pratiques nous révoltaient, ma soeur et moi, mais nous avions fini par l’accepté à force d’habitude et d’auto-conviction… Et puis comme le répétaient inlassablement les hommes, histoire de se sentir encore moins légitime: “ma femme n’es pas obligée de savoir” ou encore “Bah! Elle doit etre entrain de… Ouai non, laisse tomber petite…” Un jour, l’un des archers du camp, Eileen, me proposa d’apprendre à manier l’arc. J’acceptais avec un grand sourire, le remerciant mille fois. Depuis notre arrivée au camp, il y a maintenant deux ans, je me contentais d’observer les tireurs depuis le petit établi où je fabriquais les flèches et les cibles. J’avais tant étudié leur position, que j’étais sûr de pouvoir la reproduire. Je me levais et me dirigeais vers celui qui, plus tard, deviendrait mon mentor. Eileen, considéré comme le meilleur tireur du camp, impressionait non seulement par sa précision, mais aussi par sa vitesse de tir et son calme lors des situations les plus délicates. Grand et mince, il n’était pas musclé comme les autres soldats, mais cela ne le rendait pas moins redoutable, car il compensait par son agilité et ses réflexes. Le regard vif, les cheveux longs attachés en queue de cheval, il vous transperçait à chaque coup d’oeil, aussi bref soit-il, et à chaque flèche, aussi loin soit-il.

Au début il me fit signe de ne pas bouger et d’observer, après quoi il se mit de profil, torse bombé, arc à la main, banda la corde et tira. Le tir du professionnel désabusé qui décochais peut-être la millième pointe de sa carrière, et la flèche vint, proprement, se planter juste à coté du cercle le plus petit. Puis il réitéra exactement les mêmes gestes, les ralentissant avec ostentation et en me demandant de bien mémoriser. J’acquiescais jouant l’élève assidu, mais je jubilais intérieurement, car ces mêmes mouvements, je les avais déjà appris malgré moi à force d’observer les tireurs lorsque j’assemblais les flèches. Je pris donc l’arc qu’il me tendait: un arc long Krytien, presque aussi grand que moi, plaqué de métal et gravé de courbes runiques délicates. Je m’attendais à ce qu’il pèse lourd, mais à mon grand étonnement, il n’en était rien: je pouvais le soulever d’une main sans trop d’efforts. J’attrapais une de mes flèches et, me concentrant, je tentais de reproduire au mieux les gestes d’Eileen. Après avoir visé pendant quelques secondes, je relâchais ma flèche… Qui vint se planter dans la cible au bord extérieur du cercle du milieu, dans un vibrato presque plaisant. J’étais agréablement surprise, mais mon futur mentor encore plus. Sans rien dire, il me lança une autre flèche, que j’envoyais juste à coté de la précédente, mais cette fois plus près du centre. Je passais donc l’après-midi avec Eileen, et tir après tir, les trous dans la cible se rapprochant du cercle central à mesure que le soleil descendait dans le ciel. À la fin de la journée, il me laissa seule un moment, et se dirigea en courant vers la tente du Commandant. Il y resta un petit moment, mais finit par revenir, Cabrière sur ses talons. Quand ils furent à son niveau, il s’accroupit à ma hauteur, et d’une voix calme me dit, tout simplement:
" Ça te dirai de t’entraîner au tir, plus souvent?
– Oui commandant! Avec joie!
– Tous les jours?
– Oui!"
Il se tourna vers son soldat:
-Eileen?Tu accepterais de former Iryenna?
-Avec plaisir Commandant! Elle mettra toutes ses flèches dans le mille d’ici un mois, répondit-il tout sourire.
-À ce que je vois, cela ne sera pas trop difficile… Bon apprentissage".
Je le remerciais, et lançais un regard à mon mentor. Demain à huit heure, me dit-il. J’acquisais, et après l’avoir remercié, je courais retrouver ma mère pour lui anoncer la nouvelle. Elle parut contente, et fière. Elle m’a serré dans ses bras. Pour la première fois, je pouvais envisager de sortir de la situation dans laquelle nous nous trouvions. Si je devenais soldat, j’aurai un salaire, et alors je pourrais vivre normalement quand je n’aurai plus la force de me battre. Et puis l’idée de défendre le Promontoire contre l’envahisseur ne me déplais pas: je rêvais déjà de conquêtes, de guerre, de centaures, même si cela restait pour le moment un horizon lointain, vers lequel je voguais, ou plutôt: ramais. Et c’est des arcs et des flèches plein la tête que je m’endormais ce soir là. Mon entraînement commença le lendemain, et les jours se suivirent, entre leçon de tir à l’arc, fabrication de flèches et réparations de cordes. Et bientôt je passais plus de temps au stand de tir qu’à l’atelier.

L'enfant, Fan Fiction.

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Posted by: Croc de Loup.8215

Croc de Loup.8215

Quelques jours plus tard, de bon matin, quatre Séraphins, parés de leurs lourdes armures de plaques argent et or, vinrent violement frapper à notre porte. Les Séraphins étaient les soldats du promontoire, et protégeaient toute la Kryte des peuples agressifs comme les Centaures, ou des créatures dangereuses. Ils se battaient non-seulement à l’extérieur du Promontoire, mais aussi à l’intérieur et s’occupaient des habitants. Il portaient tous des armures lourdes grises et or, et se baladaient armés en toutes circonstances. Ma mère se précipita pour leur ouvrir, mais ils la bousculèrent sèchement en entrant, la poussant en arrière et l’un d’eux fit, d’un ton sec:
" Vous devez de l’argent au Promontoire, cela fait un mois que vous devez payer…
-Nous sommes désolés messieurs… Mais regardez, nous avons à peine de quoi subsister…
-Cela ne nous concerne pas
-Nous ne pouvons pas payer!"
Ils nous regardèrent: ma sœur et moi, maigres, cernées, crasseuses. Puis ma mère, voutée, traits tirés, à bout…
" Suivez-nous".
Intima l’un d’eux, athlétique, aux yeux bleus, la trentaine, apparemment le plus haut gradé. Nous ne pouvions pas résister, contre ces grands hommes armés d’arcs et d’épées, et nous les suivions donc, abandonnant notre “maison”, sortant à leur suite dans la rue étroite sans rien emporter. De toute façon, que pouvions nous emporter? La panière en osier? Le balais? Peut être les couverts rouillés… De toute façon, dans la prison où les soldats nous menaient, cela ne nous servirais à rien. Nous marchâmes un petit moment dans les rues dallées du promontoire, honteuses, tête baissée, tentant d’éviter les regards tantôt dédaigneux, tantôt compatissants des gens qui croisaient notre étrange cortège. Vous savez, au Promontoire, les gens sont divisés en plusieurs catégories. Ceux qui restent au Promontoire pour travailler, devenir commerçants, ceux qui s’engagent dans les Séraphins, et les autres: les voyageurs, les aventuriers. Certains partent de chez eux, d’autres quittent leur travail, d’autres n’ont pas vraiment le choix… Et comme vous le savez sûrement, ils s’entraînent auprès d’instructeurs qui leur apprennent les bases d’un style de combat ou de magie. Les Professions: Les Nécromanciens, mages de la mort, les Ingénieurs, à la technologie destructrice, les Gardiens, protecteurs et soigneurs, les Guerriers, maîtres d’armes, les Elémentalistes, disposant des éléments à leur guise, les Rôdeurs, maîtres de l’arc et de la nature, les Envouteurs, maîtres de l’illusion, et les voleurs, assassins des ombres. Au Promontoire Divin, ces gens font partie de l’économie et il y a autant de voyageurs que de résidents. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu m’en aller, partir loin, vivre de moi même hors de cette gigantesque ville qui était pour moi une prison. Mais pour l’heure, j’en était plutôt loin, de mon rêve, encadrée par quatre Séraphins qui nous conduisaient à la prison…Ils nous guidèrent vers les geôles, dans une petite rue sombre et peu fréquentée. Ma mère réprima un sanglot. Je tremblais de peur et ma sœur fermait les yeux… Mais les soldats continuèrent sans même jeter un regard à la haute grille de fer bloquant l’entrée du tunnel menant à la prison. D’une petite voix, je demandais:
“Où allons-nous?
-Contente-toi d’avancer petite.” Me répondit le grand soldat d’une voix neutre. Je continuais donc, mais me demandais où nous allions. J’avais peur, et mon imagination ne fit qu’aggraver les choses… Nous continuâmes en silence.

Sortant de la ville, nous arrivâmes dans la Vallée de la Reine, une vaste étendue de forêts, de collines et de champs qui bordait le Promontoire. C’était une région au cœur de la Kryte, jouxtant avec les Champs de Gendarran à l’Est et les Collines de Kessex au sud, qui aurai pu être un havre de paix si les centaures n’y avaient pas installé plusieurs avant postes. Ma sœur et moi découvrions cette région pour la première fois, puisqu’il était fortement déconseillé de s’y balader sans armes, notamment à cause des centaures arpentant la région, mais aussi à cause des différents monstres et créatures habitant les lieux, qui ne demandaient rien de mieux qu’un humain sans défense à croquer. Nous regardions donc avec de grands yeux avides de nature et d’air frais les alentours, oubliant soudainement les peurs qui nous tenaillaient pour contempler ces scènes banales pour les Séraphins, mais pourtant incroyables pour nous. Tous ces cerfs, daims, moas étaient libres, gambadaient à leur guise dans les bois touffus et nous envions grandement leur liberté. Tenant à distance les hostiles avec leurs armes, pour le moins dissuasives, les Séraphins nous guidèrent à travers champs et forêts vers le sud-est, et nous arrivâmes à un camp militaire. L’angoisse s’insinua une fois de plus en nous, telle une vipère sournoise et silencieuse ayant attendu dans l’ombre le moment de ressurgir. Le soldat qui cheminait en tête nous arrêta à une dizaine de mètres du camp, et un autre, en armure cabossée et rayée arriva, nous jeta un regard intrigué, et se mit à parler à voix basse avec celui qui avait mené notre expédition. Après un court échange, les Séraphins qui nous avaient escorté repartirent en nous adressant un bref salut, nous laissant avec l’homme à l’armure cabossée. Une foule de questions se bousculaient dans mon esprit, se marchant les unes sur les autres: Pourquoi nous avaient-ils mené ici? Qu’allaient-ils faire de nous? Allons nous être esclaves? Mais quelque chose me disait que j’allais avoir la réponse bien assez tôt…

" En temps normal, les gens comme vous vont en prison pour y travailler… Mais bon, on ne choisit pas d’être pauvre… Et en plus, avec cette guerre contre les Centaures, nous avons besoin d’aide dans les camps militaires, plus que jamais. Donc je vous donne le choix: vous nous aidez au camp, dans les écuries, et tout le reste, et en retour vous serez logées, nourries convenablement, habillées… Si cela ne vous convient pas, libre a vous de retraverser la Vallée de la Reine, et de rentrer chez vous si vous y arrivez… Jusqu’à ce que d’autres plus attachés aux lois viennent vous jeter dans les geôles du Promontoire…"
Sa voix se voulait calme et rassurante, mais l’on percevait l’autorité d’un meneur dans son l’intonation. Même si l’on n’avait pas vraiment le choix, nous étions soulagées, et commencions à envisager, sans rêver cette fois ci, une vie meilleure. Ma mère n’hésita pas un seul instant:
“Nous vous suivons monseigneur! Mille mercis!
-Appelez moi commandant” fit-il avant de nous entraîner dans le camp.

Bêta-lecteurs?

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Posted by: Croc de Loup.8215

Croc de Loup.8215

Bonjour,

J’ai terminé la rédaction de ma seconde fan-fiction, et je m’apprête à la publier sur le forum, mais je remarque que je n’ai pas eu beaucoup de retours, qu’ils soient bons ou mauvais, sur les 650 vues de mon précédent topic.
Je cherche donc cette fois des lecteurs pouvant m’aider à m’améliorer avant la publication.
Donc si vous vous sentez l’âme d’un bêta-lecteur, vous pouvez me laisser un message sur ce topic ( ou un mp ) et je vous ferez parvenir mes travaux afin de recueillir vos critiques.
N’hésitez pas!
Bonne soirée!

Petite fan fiction. Enjoyy!

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Posted by: Croc de Loup.8215

Croc de Loup.8215

Merci, et bien entendu, il reste plein d’imperfections. J’y travaille, et le résultat final devrait être bien mieux

L'enfant, Fan Fiction.

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Croc de Loup.8215

Je prépare la suite, je vous promet l’histoire complète cet été. Bonnes vacances.

L'enfant, Fan Fiction.

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Croc de Loup.8215

“Bonjour petite, ne reste pas là, tu vas attraper froid… Suis moi, je vais te donner une soupe, et tu pourras dormir au chaud ce soir.”

Plongée dans un état de semi hypothermie, je ne réfléchis pas et le suivit jusqu’à chez lui, son manteau sur mes épaules ».

Iryenna s’arrêta de parler, fixant Trahearne d’un œil comme embué. Après un long moment d’hésitation, e dernier risqua:

“Que s’est-il passé ensuite?
-Si je vous dis que je préfère ne pas en parler, vous devinez?
-Je vois…. Désolé…
-Ce n’est pas grave. Je continue:

Il me jetait donc, plusieurs heures plus tard, en tenue humiliante, dans la nuit noire hivernale, traumatisée et brisée. Je rentrais chez moi, le visage couvert de larmes glaciales, pieds nus, titubant dans la lumière dansante des torches sur un parquet de neige. Je passais les quatre prochains jours au lit, tordue de douleur sur mon fin matelas, ne dormant que d’un sommeil gâché par les cauchemars, et je me réveillais, couverte de sueur et parfois de sang. Plus jamais après cela ma mère ne m’envoya mendier, ni moi ni ma sœur qui ne sut jamais ce qu’il m’était arrivé. Ma misérable vie ne fut plus jamais la même, mais elle continua néanmoins, jour après jour, galère après galère… Un matin de janvier, un mois plus tard, nous vîmes, sur une petite place du nord du Promontoire, le corps sans vie de celui qui m’avait emmené en ce soir d’Hivernel. La corde au cou, les yeux picorés par les corbeaux, une pancarte à l’encre effacée clouée dans le dos. Jugé par ses pairs, sans pitié. Un témoin de la barbarie de ce monde… Préservant le secret, préservant ma sœur, je ne dis rien, et jetais un regard morne au cadavre. Le monde se portait mieux ainsi….

L'enfant, Fan Fiction.

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Posted by: Croc de Loup.8215

Croc de Loup.8215

Je re-poste une Fan-Fiction, moins “agitée” que la première, mais surtout bien plus courte. En voici le début. Enjoy!

L’enfant

“Asseyez-vous!”
Dit le commandant Trahearne. Iryenna s’assit sur la chaise de bois, devant le bureau en chêne massif. Bien que l’on se trouvait dans le bureau du chef des armées du Pacte, le mobilier y était simple, et très peu orné. La petite salle avait pour seule décoration une cheminée dans laquelle brûlait tranquillement un feu, et quelques armes accrochées sur les murs en pierre grise, ainsi que deux bannières du Pacte, accrochées derrière le bureau. De l’autre côté de celui-ci, assis dans un grand fauteuil, Trahearne. Elle dégagea la mèche de cheveux rouges qui lui tombaient devant l’œil droit, puis regarda le Sylvaris dans les yeux. Il rompit le silence:
“Vous savez qu’Orr est une région désolée, et que vous risquez d’y rester un bout de temps. Cette guerre n’est pas pour les âmes sensibles…

-Vous ne savez pas d’où je viens…
-Effectivement… Mais je doute que ce que vous avez vécu soit pire que ce qui vous attend là-bas… Racontez-moi.
-Vous ne voulez pas savoir…
-Vous ne voulez pas vous le remémorer plutôt, non?
-Très bien… Alors écoutez-moi bien:

La fin me tenaillait, et me pliait en deux. J’étais assise dans la pièce qui à l’époque me servait de salon. La pièce qui nous servait de maison, perchée sur les toits du Promontoire, exiguë, étouffante l’été, glaciale l’hiver. Six étages à monter et à descendre, pour aller chercher l’eau, et la nourriture quand on en avait. Certains disent que beaucoup de gens pauvres se contentent de ce qu’ils ont, et sont heureux tels quels. Mais pas nous. Nous ne pouvions nous contenter de rien, puisque nous n’avions rien. J’avais mangé un bout de pain hier soir, et en ce début d’après-midi d’hiver, j’étais à jeun. Ma mère entra dans la salle, de retour d’un petit boulot, qu’elle avait effectué pour une misère. Pour nous une fortune. Elle tapota sa robe en lambeaux afin d’en faire tomber la poussière, essuya à l’aide d’un mouchoir son visage rouge et perlé de sueur, jeta sur moi un regard épuisé, triste, presque désolé. Je décidais donc de sortir afin d’aller mendier quelques pièces aux passants. Elle me vit partir, et me fit un triste sourire, mais plein de fierté et de gratitude. Je descendais les escaliers lentement, peu excitée à l’idée de me traîner dehors. Je croisais ma sœur Lilia, discutant avec deux autres enfants, aussi pauvres que nous. Je lui adressai un sourire qu’elle me rendit tendrement. J’avais onze ans, elle douze. Nous nous parlions peu, mais étions néanmoins très proches l’une de l’autre. Et je sortais donc, en cette fin de journée, mes longs cheveux incroyablement lisses, bruns, ondoyant au rythme de mes pas. J’étais à l’époque très fine, voir maigre, à cause du manque de nourriture. Dans ma petite robe rouge délavée m’arrivant aux genoux, je me dirigeais vers le quartier des commerçants, où le passage était plus important, et, une fois arrivée, je m’adossais à un mur, recroquevillée dans le froid de l’hiver, mes jambes à moitié seulement recouvertes par le coton de ma robe. Et j’attendis, regardant passer devant moi des dizaines et des dizaines d’hommes et de femmes, des dizaines de vies heureuses que je n’aurai jamais, même si je leur tendais les bras jusqu’à les toucher presque, les effleurer, sentir de près la si lointaine douceur du foyer, le doux parfum de la viande rôtie, la douce chaleur du poêle en hiver. Mais je n’aurai jamais que l’âcre odeur de poussière de notre taudis, la neutralité pourtant si réconfortante du pain, et la brûlure froide des soirs d’hiver. De temps à autre un passant me laissait une petite pièce dans le pot que j’avais posé devant moi, et je le gratifiais d’un regard, certes pitoyable, mais reconnaissant, car, frigorifiée, je ne trouvais pas la force de parler. Je me traînais ainsi de rue en rue pendant des heures, ne chassant même plus la neige qui s’accumulait sur mes genoux, et encore moins les idées noires qui ne faisaient qu’aggraver ma peine. Vers la fin de journée, un homme, grand, habillé de vêtements cossus, m’aborda gentiment, s’accroupissant devant moi:

Petite fan fiction. Enjoyy!

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Croc de Loup.8215

Voilà, je voudrais bien avoir le ressenti de ceux qui ont lu jusqu’au bout! Positif, négatif ou mitigé, merci

Petite fan fiction. Enjoyy!

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Posted by: Croc de Loup.8215

Croc de Loup.8215

EPILOGUE :

Les rues du Promontoire Divin étaient illuminées de petites ampoules magiques, et de grands sucres d’orge avaient été posés un peu partout afin de célébrer Hivernel. Des golems volaient un peu partout et répandaient de la neige sur le sol, dans laquelle les enfants jouaient en riant. Dynfaw marchait seul, tête baissée. Depuis la bataille contre son frère il avait troqué son armure contre des habits de ville et l’avait rangée dans un placard, un mois plus tôt. Son bras gauche pendait lamentablement, mais il en retrouverait le plein usage d’ici quelques mois. Il rentrait chez lui, laissant derrière lui des traces dans la neige. Mais à chaque pas, à chaque souffle le lancinait la douleur de la perte d’Iryenna, blessure intérieure dont il ne se remettrait jamais. Depuis qu’il était revenu, il ne s’était pas passé un jour sans qu’il pense à elle. Néanmoins cet Hivernel avait une saveur particulière, car on célébrait la victoire du Pacte à Orr. Dans un dernier souffle le Pacte avait lancé ses dernières forces à l’assaut d’Arah, et aussi incroyable que cela puisse paraître, cela avait fonctionné, et Zhaïtan était tombé. Il n’y avait malheureusement pas assisté, bloqué dans l’hôpital du Promontoire. Il arriva sur le seuil de sa porte, dans le quartier de Salma. Une silhouette apparue alors dans l’ombre de la rue. Une voix de femme résonna dans la ruelle :
« Joyeux Hivernel… Dydou… »

Fin

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Déstabilisé par cette révélation il ne put esquiver la ruade qui le propulsa dans le vide… Et il ne dût la vie sauve qu’à sa main droite, avec laquelle il s’accrocha au bord du gouffre. Son frère se pencha sur lui, aucune expression ne se dégageant de son visage. Mais telle une panthère verte et rouge, Iryenna surgit et bouscula Shadoine, et tous deux roulèrent au sol. Le revenant chuta. Sa compagne le releva. Il reprit pied à terre, couché sur le côté, regardant l’océan d’un regard vide. Il articula :
« Nous avons gagné… N’est-ce pas ? »
Mais sa compagne ne répondit pas, et se leva lentement, titubant. Les yeux vitreux, elle tendit sa main droite vers lui et c’est là qu’il vit le sang qui dégoulinait de sa poitrine, juste sous le bras qu’elle lui tendait. Elle chuta en arrière, disparaissant après une longue chute dans la brume. Il hurla aux cadavres autour de lui :
« Noooooooooooon ! »
Et il s’évanouit.

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Le revenant qui le tirait le retourna. C’était le grand à l’armure de cuir. Il lui asséna un coup de poing qui le sonna. Puis un second, et un troisième. Puis un bruit discret, et une flèche, lui transperçant le bras. Il se tourna, surpris, relâchant un peu sa prise. Ce qui suffit à Dynfaw, pourtant amoché, de se libérer et de le repousser à l’aide d’un coup de pied bien placé. Le revenant, ivre de rage, se jeta sur lui mais il l’esquiva, ignorant le sang lui coulant sur le visage. La bataille continuait. Repoussant en assaillant, il porta ensuite une contre-attaque au grand mort-vivant. Qui recula. Durant un court instant, il ne se passa rien. Une sorte de trêve éphémère s’installa. Le vent mugissait, mais nul bruissement de feuilles n’accompagnait cette douce plainte. Ici, tous les arbres avaient depuis longtemps disparu. Le temps des villages prospères et des hauts chênes aux couleurs vives était révolu depuis des millénaires. Ici, même le soleil ne perçait jamais les épais nuages de poussière qui obscurcissaient le ciel. Pas de soleil, pas vie. Pas de fleurs, pas d’animaux à part les pauvres bêtes corrompues qui erraient ci et là. Seules les moisissures et quelques rares mauvaises herbes parvenaient à pousser sur cette terre désolée qu’était Orr. Autour de lui, les cadavres gisaient, marionnettes délaissées, pantins abandonnés. Certains étaient vêtus de simples haillons ou d’armures rapiécées. Leurs corps étaient mutilés, en décomposition, couverts de sang séché, de profondes entailles et des flèches. Certains corps se faisaient plus rares : vêtus de fières armures, d’armes enchantées et de talismans sacrés. Les soldats du Pacte s’étaient battus jusqu’au bout. Charrs, Humains, Asuras, Sylvaris, Norns : tous les peuples avaient payé le lourd tribu de cette bataille. Iryenna gisait au pied d’un rocher, inconsciente… ou morte. Même elle. Il rengaina son bâton, attrapa sa hache et sa dague. Un seul ennemi restait encore debout. Cela touchait à sa fin. Animé par la rage, Dynfaw déchaîna alors une véritable tempête de coups, dansant presque, emporté par l’élan de son bâton. Mais le grand revenant sortit deux dagues et ce fut un long duel, qui fut néanmoins en faveur du nécromancien qui repoussa son adversaire hors du camp. Quand, soudain, son opposant roula sur le côté, passa derrière lui, et se fut maintenant à l’autre de reculer en parant les coups de son ennemi. Jusqu’à ce qu’ils arrivent à une falaise donnant sur l’océan. Ayant parcouru plus de cent mètres à force d’esquives et de roulade, les deux combattants ne faisaient qu’augmenter la fréquence de leurs coups, et semblaient infatigables. Bloquant tant bien que mal un coup, Dynfaw riposta, et son adversaire recula, touché à la hanche par une puissante attaque magique. Le soldat du Pacte tenta de conserver son avantage, mais, baissant sa garde il reçut la dague du revenant dans le bras. Il recula et les deux adversaires se regardèrent, tous deux blessés au plus haut point. Mais le repos ne fut que d’un instant, et le revenant tenta de l’atteindre à la tête. Le nécromancien se baissa mais il chuta, ses jambes fauchées par le pied du mort-vivant. Il roula à terre, et la dague pleine de son sang se planta à l’endroit où se trouvait un instant plus tard sa nuque. Les deux attaquants roulèrent dans la poussière durant de longues secondes. Mais Dynfaw parvint à repousser de ses deux jambes son assaillant et se releva, essoufflé. L’autre sortit alors un pistolet et tira, mais la balle ne toucha que la main de son adversaire, qui lâcha alors son bâton, qui tomba dans les abîmes agitées, un peu plus bas. Sortant sa hache, et dans un dernier effort il lui bondit dessus, et lui porta un coup à la tête. Le masque de cuir vola, révélant le visage déchiqueté de :
« Shadoine ?! »

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Le combat s’engagea contre un ennemi dix fois plus nombreux qu’eux. Mais s’ils devaient mourir, ce serait en combattant. Un gigantesque revenant difforme le chargea, et abattit sa masse en bois sur lui. Dynfaw roula, envoya valser un nain derrière lui et sauta sur la grande abomination. Il lui taillada la nuque à plusieurs reprises, mais elle se secoua et parvint à le jeter à terre. En une seconde il se releva, lui coupa une jambe, prit appui sur son bras et lui planta la dague dans le crâne. Sautant à terre il para un premier coup d’épée, accompagnant le mouvement adverse avec sa dague, mais ne put éviter le marteau de guerre qui lui fracassa le dos. Il se retrouva à terre, à demi paralysé. Sans défense, un revenant à la carrure lourde lui sauta dessus, mais reçu un déluge de flèches, et s’effondra avant de l’atteindre. Une aura bleue le soigna instantanément lorsque la gardienne s’approcha de lui et le releva. Ils combattirent alors côte à côte, dos à dos, se défendant l’un l’autre, aidés par Iryenna, perchée sur un bout de rempart. Jusqu’au moment où il fut jeté à terre, par un Norn pourrissant, qui leva son espadon afin de le tailler en deux. Il se transforma, mais le coup le vida de toute son énergie vitale et il fut contraint de revenir à sa forme originelle. Il tenta de rouler sur le côté mais le mort l’écrasa de sa botte et donna le coup permettant de l’achever. Il ne ressentit aucune douleur lorsque l’acier creusa un profond sillon de son épaule gauche jusqu’à sa cuisse. Il se sentit partir. Il ferma les yeux. Les rouvrit, deux secondes plus tard, découvrant devant lui le regard de Fiinbar, yeux grand ouverts, ensanglantés, fixant quelque chose qu’elle seule semblait voir. L’énorme espadon planté dans son dos, la clouant au sol, embrochée. Morte. Figée. Ses bras énormes encadrant le nécromancien couvert du sang de son amie. Elle l’avait sauvé. Protégé, soigné. Il fut soudain tiré en arrière par une main puissante, qui le traîna dans la poussière.

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CHAPITRE 12 : Retour

Le coup de feu partit, et une tornade de flammes enveloppa l’araignée et Esapdoum. La force du brasier était telle, que les trois autres voyageurs furent arrachés de leurs liens, et furent repoussés quelques mètres plus loin. Des gerbes d’étincelles jaillirent dans toutes les directions, et la chaleur de l’explosion évapora une partie de l’eau autour, créant un nuage de vapeur sur une vaste zone. Les explosions en chaîne durèrent quelques secondes, puis tout s’arrêta, ne laissant que deux tas de chairs carbonisées, à peine visibles dans la brume. Dynfaw, sonné, mit quelques dizaines de secondes à reprendre ses esprits. Il s’occupa d’abord de rincer le poison grâce à l’eau autour de lui, puis, péniblement, se releva, titubant. Fiinbar était debout, et se tenait avec Iryenna devant les deux cadavres calcinés. Il réalisa soudain : Esapdoum était mort. Cet éclair de lucidité le secoua, et il se sentit plus faible que jamais. Les larmes aux yeux, il tomba à genoux, poings au sol. Des larmes roulèrent sur ses joues. Une main se posa sur son épaule :
« Ce n’est pas ta faute… Il l’a fait pour nous permettre de continuer… lui dit Iryenna.
-Pour continuer à quoi ? Les soldats d’Ascalon sont morts, mon frère aussi, et maintenant, lui.
-La question n’est pas pourquoi on continue, mais pour qui. Et là, c’est non seulement pour Esapdoum, mais aussi pour les Tyriens. »
Elle avait raison, il fallait continuer, mais il ne pouvait se résoudre à laisser là son compagnon de route. Il se releva néanmoins, lentement, regarda une dernière fois son ami, et remonta sur la plateforme la plus proche grâce à une petite encoche dans la pierre, puis aida Fiinbar et sa compagne à monter. Après quelques sauts, toujours en esquivant les éclairs tombant à intervalles réguliers, ils arrivèrent à l’étrange machine Asura. C’était un simple panneau de contrôle, composé d’une quinzaine de boutons de toutes formes et toutes cou-leurs. Lequel choisir… Dynfaw remarqua alors que l’un d’eux semblait usagé, et taché de sang. Celui le plus utilisé par ceux ayant réussi à sortir de cet endroit. Il appuya dessus, les deux autres à sa suite.
Ils réapparurent au-dessus d’un lac d’eau limpide, entouré d’arbres et d’herbes jau-nies. Ils chutèrent sur quelques mètres dans la nuit noire, et finirent dans l’eau froide. Nageant jusqu’à la rive, ils décidèrent de chercher un endroit pour se reposer. En plus du froid mordant de la nuit d’automne, la faim, jusque-là supplantée par l’adrénaline, commençait à les tenailler. Affaiblis et le cœur gros ils marchèrent jusqu’à trouver une petite clairière, où ils firent un feu et, laissant la chaleur des flammes les réchauffer et sécher leurs habits, ils s’endormirent, sans même se préoccuper d’organiser des tours de garde.
Ils reprirent la route le lendemain, silencieux.
Le dernier soldat ennemi était un Charr brun, armé d’une longue épée, tachée de sang. Ensanglanté, il posa un genou à terre. Victorieux, il s’approcha de lui, attrapa son révolver de sa main déchiquetée, sang peau, verdâtre et le leva vers celui qui semblait être le commandant du camp. Celui dans un dernier souffle dit :
« On se revoit là-haut papillon… »
Une dernière détonation retentit dans l’obscurité de la nuit, et une autre étoile apparut sur la voute étoilée.

« Nom de Grenth… Ce n’est pas possible… »
Telle fut la réaction de Dynfaw lorsqu’ils arrivèrent au camp de la Crête Indiscrète, dont il ne restait qu’un amas de ruines fumantes, et de dépouilles encore fraîches. Au centre du camp, le corps de SombreLame, couvert de plaies, un énorme trou au milieu du visage. Ils n’eurent pas le temps de le pleurer, car un gargouillement résonna derrière eux. Ils retournèrent pour découvrir un groupe d’une trentaine de revenants, sortant des ruines, arrivant de tous les côtés. L’un deux se démarquait des autres, plus grand, le visage masqué, il portait une armure de cuir tachée de sang. Immobile, il dit :
« Les derniers vivants sur cette terre ne leur appartenant plus… Fuyez, ou mourrez.
-Je ne fuirais pas devant un cadavre à moitié dévoré par les vers ! lui répondit Iryenna
-Nous allons venger la mort de notre commandant, et de tous les autres. »Continua Dynfaw.

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CHAPITRE 11 : La bête

Le nécromancien atterrit sur l’un des derniers pitons rocheux avant l’appareil Asura. Ils y étaient, enfin. Ils avaient passé vingt bonnes minutes à sauter de rocher en rocher, tombant parfois, glissant lorsque que la pierre était trop humide. Ils recommençaient alors, se hissant tant bien que mal sur l’une des plateformes, esquivant les diverses créatures qui se jetaient sur eux dès qu’elles en avaient la possibilité. Dynfaw regarda derrière lui : Iryenna le suivait de près. Elle sauta pour atteindre la plateforme où il se trouvait, mais son pied n’eut pas d’accroche, et elle perdit l’équilibre. Avant qu’elle ne tombe, il la rattrapa par le bras, et la hissa à côté de lui. Elle le remercia, puis recula afin de le laisser sauter sur la plateforme suivante. Mais un craquement sec ébranla la grotte, brisant le silence qui y régnait jusqu’à lors. Tous se retournèrent pour découvrir une gigantesque araignée, une veuve noire mesurant plus de trois mètres de haut. Ses huit pattes fines et poilues rappelant des lances étaient accrochées à un petit abdomen noir duquel partait une énorme boule noire, luisante, striée de rouge sur le dessus. L’énorme arachnide avait autour d’elle une sorte de nuage vert nauséabond qui semblait sortir de ses mandibules. Elle fixa les voyageurs de ses petits yeux jaunes, fit claquer ses mandibules, puis se rua sur l’Asura de l’Enqueste qui hurlait à l’aide, l’empêtrant dans une épaisse toile. Iryenna dégaina son arc et décocha plusieurs flèches qui se plantèrent dans la chair du monstre, mais ce dernier ne sembla pas s’en préoccuper : l’araignée plaqua le nain au sol et lui arracha la tête d’un coup sec de mâchoire. Les cris s’arrêtèrent. Dynfaw cria à ses compagnons :
« On bouge, on peut atteindre le portail avant qu’elle arrive ! »
Bien qu’ils auraient pu l’affronter, il préféra ne pas tenter l’impossible, car le monstre semblait bien plus fort que tout ce qu’ils avaient déjà combattu. Il se concentra et sauta sur la plateforme suivante, puis sur la suivante, jusqu’à ce qu’il entende un cri déchirant. Regardant une fois de plus en arrière, il vit Esapdoum, au sol, bloqué par un amas de toiles. La veuve noire s’avançait vers lui. Sans réfléchir, Fiinbar sauta au sol, se mit devant l’arachnide, et lui fracassa la tête d’un coup de masse. Mais elle fut repoussée violement par le coup de patte de son adversaire, qui s’approcha d’Esapdoum, toujours à terre. La bête planta sa patte dans le ventre de l’ingénieur, transperçant les chairs, faisant gicler le sang. Le Sylvaris hurla, mais dégaina tout de même son fusil, et, couché, tira à deux reprises sur l’insecte géant, pendant qu’Iryenna et Dynfaw, plus loin que leurs compagnons fonçaient sur la bête, lançant sors et flèches. L’araignée, déstabilisée par les tirs nourris, recula petit à petit. Mais ils avaient sous-estimé la vivacité de leur ennemi, et l’araignée, ivre de rage, cracha du poison à la figure de Dynfaw, qui s’approchait d’elle afin de la taillader de sa hache. Surpris, il ne put éviter le jet d’acide qui le toucha en pleine figure. Il y eut d’abord une étrange sensation de froid, puis la douleur le submergea, la douleur infligée par l’acide étant de plus en plus forte. Il s’arrêta dans sa course, avant d’être immobilisé par ces toiles gluantes et blanches. Il ne pouvait plus rien faire, et il tomba au sol, face contre terre. Il regarda, à travers le poison qui lui brûlait le visage, Fiinbar assener plusieurs coups à la bête, parant, esquivant, pendant qu’Iryenna lui décochait une nuée de flèches. Mais l’araignée semblait invincible, et profita d’en léger déséquilibre de Fiinbar pour l’immobiliser totalement elle aussi. Restait Iryenna, qui se retrouvait seule, à moins de six mètres de l’arachnide, qui courut de ses petites pattes vers elle. Mais au moment où elle passait devant Esapdoum, au sol, du sang s’écoulant abondamment de son ventre, empêtré dans les épaisses toiles qui limitaient ses mouvements, celui-ci lui pulvérisa une patte à l’aide de son fusil, qu’il maniait d’une seule main. De l’autre, il tenait sa sacoche, qu’il brandit devant lui au moment où le monstre se tournait vers lui, déstabilisé par la perte de sa patte. Elle planta une seconde fois la patte dans son torse. L’ingénieur cracha un filet de sang, regarda une dernière fois Dynfaw, dans les yeux, puis, un rictus figé sur son visage en sang, tira sur la sacoche avec son fusil…

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Il mesurait environ un mètre, et était plutôt trapu. Sa peau légèrement orangée contrastait avec ses grands yeux d’un bleu profond, et il portait bien évidement l’insigne de l’Enqueste. Ils s’approchèrent tous de lui, la main sur leurs armes. Le nain, sans dire mot, sortit une dague, la leva… Mais s’effondra, inconscient, du sang s’écoulant de la plaie sur son ventre.
« Qu’est-ce qu’on fait de lui ?, demanda Iryenna.
-Laissons le crever, fit l’ingénieur, ça fera un membre de l’Enqueste en moins à combattre…
-Il peut nous être utile, ils ne sont pas stupides, et il pourrait bien savoir où on se trouve, et comment on est arrivé là… répliqua Dynfaw.
-Il a raison… Je m’y colle… »
Sur ces mots, la Charr se dirigea vers le nain évanoui, s’accroupit à côté de lui, posa ses deux mains sur son corps frêle, et commença la réanimation de l’Asura. Une aura bleue les enveloppa tous deux. Au bout d’un petit moment, elle se releva, et l’émanation bleue disparut. Elle s’écarta, laissant le chercheur se redresser et revenir à lui. Il ouvrit les yeux et regarda les quatre acolytes, son regard passant de l’un à l’autre, les détaillant un par un. Dynfaw s’approcha de lui, et lui tendit la main, que le nain prit avec méfiance pour s’aider à se relever. Dynfaw l’interrogea :
« Peux-tu nous dire ce qu’il se passe ici ?
-Qu’est-ce que vous m’offrez ? »
Fiinbar jaillit de derrière Dynfaw, attrapa le nain par le cou, le souleva au-dessus du sol et lui chuchota à l’oreille :
« On t’offre la vie ! Alors parle espèce de microbe ingrat ou je te broie la nuque avec les dents !
-D’accord, d’accord !… Pas besoin d’être méchante… (Elle le reposa) Nous sommes dans ce que l’on appelle la Grotte de Cristal du Chaos. Nous sommes dans les souterrains des Marais de Fer. Les cristaux au plafond sont chargés d’une magie que l’on n’a pas encore comprise. Tout ce qu’on sait que ces formations rocheuses téléportent régulièrement des créatures partout en Tyrie. Le seul moyen de sortir est le téléporteur Asura à l’autre bout de ce chemin de pierres. C’est tout ce que je sais.
-Cela nous suffit », fit le nécromancien, en sautant sur la première plateforme
« Non ! Ne faites pas ça ! »
Un éclair s’abattit sur la plateforme, jaillissant d’un cristal du plafond. Dynfaw fut projeté sur le côté, et atterrit dans l’eau un peu plus bas. Il se releva, surpris mais intact. L’Asura dit :
« Les éclairs tombent sur certaines plateformes, à des moments précis, régulièrement… Calculez votre saut. »
Rejoignant ses compagnons, le nécromancien, se repositionna. Il s’adressa à la petite troupe :
« Après moi, venez, on se tire d’ici.
-On te suit Dydou, lui répondit Iryenna
-Dydou ??
-Ben oui ! Mon petit Dydou à moi » fit-elle en souriant.
Fiinbar et Esapdoum éclatèrent de rire, pleurant presque. Il se retourna vers eux, souriant :
« Oh ! Ça va vous deux ! »
Sur ces mots il s’approcha du bord du promontoire, mais avant de sauter, pivota et s’adressa aux autres :
« Le premier, à part Iryenna, qui m’appelle Dydou, je lui promet une chute dans l’eau en bas. »
Et il sauta sur la première plateforme, puis sur la deuxième. L’éclair s’abattit derrière lui.

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CHAPITRE 10 : La Grotte

Ils se retrouvèrent, un instant plus tard, dans une grande grotte, debout les uns à côté des autres, abasourdis, mais sans la moindre blessure. Ils se regardèrent longuement, à la fois déconcertés et consternés. Iryenna brisa le silence :
« Une grotte ? De la téléportation ? Ça n’arrive vraiment qu’à nous ce genre de choses… »
Personne ne répondit, tous se contentant de regarder l’endroit où ils se trouvaient : au milieu d’une grande salle souterraine de forme irrégulière. Les parois étaient entièrement recouvertes de gigantesques cristaux bleus-violets translucides, longs et effilés tels de gigantesques griffes. Les plus petits d’entre eux mesuraient à vue d’œil deux mètres de longs, pour environ cinquante centimètres de large. Les plus grands dix mètres sur deux. Ces formations rocheuses, accrochés plus ou moins perpendiculairement au sol, étaient toutes collés entre elles, à tel point qu’on y voyait plus la roche derrière. Le sol de l’immense cavité, entièrement inondé par quelques centimètres d’eau, créait une sorte de grande flaque souterraine, alimentée par de grosses gouttes tombant du plafond. Une petite saillie rocheuse s’élevait dans un coin de la grotte, créant une plateforme de quelques mètres, accessible depuis le sol. De là partait toute une série de plateformes, de piquets rocheux, plus ou moins hauts, sur lesquels on tenait aisément debout. Ils formaient une sorte de chemin, au bout duquel se tenait un étrange appareil Asura, perché sur une corniche à environ six mètres du sol, impossible à escalader. Le tout était nimbé d’une lumière diffuse, un peu mystique, se réfléchissant sur les cristaux, donnant un aspect magique à l’endroit. Mais, le plus étonnant, c’était toutes ces bêtes, disséminées un peu partout dans la salle, qui semblaient venir de partout en Tyrie. Loups, Kraits, Draguerres, Revenants, Grawls, cerfs, autant de d’entités n’ayant rien à faire ici.
« Est-ce que quelqu’un sait quel est cet endroit ? » Demanda Dynfaw.
Tous nièrent.
« Allons-nous mettre au sec, on avisera ensuite. »
Ils se dirigèrent donc vers la petite plateforme d’où partait la suite de pics rocheux traversant la grotte. En montant sur le petit escarpement, ils découvrirent un Asura, vêtu d’une armure rouge et noire de l’Enqueste. Adossé à un cristal, il se tenait le ventre d’une main, duquel s’écoulaient de petits filets de sang à travers un trou dans le plastron de son armure.

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Ils arrivèrent, au bout d’un quart d’heure d’exploration dans les sombres boyaux humides, après être passé devant des centaines de tombes Asaloniennes, dans une grande salle rectangulaire, au centre de laquelle se dressait une grande table de bois, entourée de chaises. Assiettes, couverts et verres étaient alignés tout le long du meuble, même s’ils étaient entièrement recouverts d’une épaisse couche de poussière.
« Drôle d’endroit pour un banquet… » Fit remarquer Dynfaw. Ignorant sa remarque, les autres se dispersèrent, cherchant un chemin ou une sortie. Au bout d’un moment, Fiinbar les héla, accroupie dans un coin de la salle. Tous accoururent. Devant la Charr, le cadavre d’un Sylvaris gisait sur le côté, et une petite mare de sang lumineux s’étendait derrière sa tête, telle une auréole poisseuse. Il avait les yeux grands ouverts, et son visage était resté figé dans une expression de totale surprise et de peur. Son armure d’épines verte et violette portait la marque caractéristique de la Cour des Cauchemars. Ce qui, à un endroit se situant géographiquement à l’opposé de la forêt de Caledon, n’était pas normal du tout. Ils se regardèrent, tous la même question en tête. Une question qui serait restée sans réponse si ils n’avaient pas étés, d’un seul coup, happés par un éclair sortit de nulle part. Ils disparurent, et la nécropole retrouva son calme morbide.

Si vous avez trouvé où cet éclair va les emmener, dites le! Bonne chance!

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CHAPITRE 9 : Une surprise…

Il ouvrit un œil… Puis deux… Il se trouvait sur une petite couchette de fortune. Les derniers évènements lui revinrent en tête. Les catacombes, le massacre, puis l’éboulement. Il tenta de se redresser, mais une douleur aigue le fit se recoucher. Il tâta son flanc droit. Un bandage le recouvrait intégralement, et quelques taches rouges écarlates pointaient ci-et-là. Il regarda ensuite sa main droite, dont il s’était tordu le poignet en plongeant. Plus rien, son poignet était intact. Il tourna la tête : sur sa gauche, Iryenna, allongée. Elle respirait de façon régulière, tout comme Esapdoum, allongé à sa droite, les deux jambes enroulées de pansements. Fiinbar se tenait assise sur un tabouret dans un coin de la salle, et découpait des pommes de terre sûrement trouvée dans les caisses du camp. Il l’observa, émergeant doucement de son état de léthargie. Elle ne semblait pas être blessée. Elle remarqua son réveil :
« Tiens… Dynfaw… Toi qui voulais être proche de la mort, c’est plutôt réussi… » Elle jeta un œil à ses légumes : « Je vais augmenter la dose. »
-Combien de temps ai-je passé inconscient ?
-Une douzaine d’heures. Je t’explique : l’éboulement a duré quelques minutes encore après ton évanouissement. J’ai veillé à vous protéger des rochers qui tombaient en les parant grâce à mon bouclier, afin que vous ne receviez pas un autre roc sur le coin de la figure. Une fois les chutes de pierre terminées, je vous ai soigné et allongés là, et ai réalisé l’inventaire des ressources du camp, puis j’ai attendu.
-D’accord, merci… Cela fait deux fois que tu me sauves la vie, je vais finir par me vexer… » Plaisanta-t-il.
« Tu peux enlever tes bandages, mes sorts devraient avoir fait effet… »
Il retira délicatement ses pansements. Sa peau était intacte, sans la moindre cicatrice ou trace de ses blessures. Il fit prudemment jouer son poignet, le faisant bouger de en petits cercles. Aucune douleur. Parfait.
« T’es douée pour la guérison !
-Je sais, c’est ma voie, j’ai été formée pour ça c’est normal
-Très bonne formation…
-Merci » Lui répondit-elle dans un sourire.
Il repoussa le drap blanc et se leva doucement. Même sa hanche qu’il s’était coupé en retombant ne le faisait plus souffrir. Il enfila son armure de tulle, rangea sa hache et sa dague, puis pris son bâton et le posa contre un mur. Puis ils attendirent patiemment le réveil de leurs deux acolytes. Une fois réveillés, une heure plus tard pour Esapdoum et deux pour Iryenna, ils leur racontèrent la fin de l’éboulement. Puis il fut temps de prendre une décision quant à la manière dont ils allaient sortir d’ici. En effet, ils étaient bloqués dans les Catacombes qui risquaient à tout moment de s’effondrer et donc de les tuer, mais qui de surcroit étaient peuplées d’Ascaloniens prêts à les découper en petits morceaux. Selon leurs estimations, ils avaient des vivres pour une semaine : ils finiraient forcément par manquer s’ils n’agissaient pas. Leur seule chance était de trouver une autre sortie, le rocher bloquant l’entrée étant impossible à déplacer, et le dégager par la force étant inenvisageable étant donné la friabilité du plafond. Ils décidèrent donc, à l’unanimité, de s’enfoncer plus profondément afin de trouver une autre échappatoire. Ils n’avaient, de toute manière, pas le choix. Après de courtes préparations, ils se dirigèrent vers l’escalier en pierre menant aux entrailles des catacombes.

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CHAPITRE 8 : Léger contretemps

Ils descendirent l’escalier, s’enfonçant dans les souterrains. Ils commencèrent à apercevoir la lueur et les bruits du camp du Pacte, et débouchèrent sur un campement de fortune. Quelques couchettes étaient disposées ci-et-là, deux ou trois râteliers d’armes, un drapeau, les restes d’un feu, et des caisses de marchandises. Et des corps. Et des fantômes… Quatre… Ils arrivaient trop tard… Ils engagèrent et massacrèrent les Ascaloniens dans un bref combat. Tous restèrent là, interdits, pendant quelques dizaines de secondes. Dynfaw rompit le silence :
« On rentre à Orr… Demi-tour… » Et il commença à monter les escaliers. Fiinbar l’arrêta :
« Attends, t’es en train de me dire qu’on a traversé la Tyrie pour au final repartir aussi sec ?! Désolé, mais sur ce coup, je ne marche pas !
-On ne va pas risquer de se faire tuer juste pour se prouver qu’on n’est pas venu ici pour rien !
-Je préfère crever ici, sur ma terre, que chez notre ami Zhaitan !
-Je préfère ne pas crever du tout !
-On peut au moins les venger ! Que leur mort ne soit pas vaine ! » Iryenna intervint :
« On ne peut pas risquer de s’enfoncer dans ce guêpier à quatre !
-Sérieusement… »
Elle ne finit pas sa phrase, car, soudain, un grondement sourd qui semblait venir de partout à la fois retentit. La grotte trembla, et des blocs de pierres mousseux commencèrent à se détacher du plafond et des murs, s’écrasant au sol dans un vacarme assourdissant. Tous tentèrent de remonter, se précipitant dans l’escalier, mais un énorme rocher se fracassa juste devant eux, manquant de les réduire en bouillie, et leur bloquant le passage. Ils repartirent dans l’autre sens, tentant de rejoindre le camp afin de pouvoir, en désespoir de cause, tenter d’éviter les chutes de pierres en plongeant et sautant. Ils se dispersèrent dans la petite salle, et levèrent les yeux, se préparant à sauter. Un rocher se détacha. Dynfaw plongea sur le côté. Le roc s’écrasa derrière lui. Tout juste… Soudain un cri retentit dans la salle. Il se tourna vers la provenance du son, mais avant qu’il n’ait pu voir quoi que ce soit, il plongea un fois de plus, évitant un autre éboulement. En retombant, il se retourna le poignet, et s’ouvrit le flanc sur une pierre saillante. Le liquide chaud et poisseux se mit à couler abondement. Il hurla. Il vit ensuite sa compagne se tourner vers lui et recevoir une pierre de la taille de son poing sur le crâne. Elle s’effondra. La dernière chose qu’il vit avant de s’évanouir fut Fiinbar lever son bouclier… Puis le noir.

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Son ennemi tourna la tête, une demi-seconde avant de partir violemment sur le côté, entraîné par la force et la masse de Fiinbar. Il y eut un bruit assez satisfaisant de côte brisée quand ils atterrirent lourdement sur le sol, roulant dans une masse informe d’armure et de fourrure. La gardienne se retrouva sur son adversaire, plaqué au sol. Elle le sonna d’un coup de bouclier, avant de l’achever d’un coup de masse dans la tête. La Charr se releva, et repartit aider Iryenna, forcée de reculer en décochant flèche après flèche. Lui-même ramassa sa hache et sa dague, et engagea un renégat deux fois plus large que lui, muni d’une épée et d’un bouclier, il lui fit une balayette, profita de son déséquilibre pour frapper de sa hache le bras droit du Charr. Mais il ne rencontra que le bouclier, et le métal s’entrechoqua bruyamment. Il bondit en arrière, évitant au passage la riposte adverse. Il entendit un bruit rappelant des branchages frottant les uns contre les autres, et vit que son ennemi était empêtré dans d’épaisses racines sortant du sol. Il n’était d’ailleurs pas le seul, car tous les renégats se trouvaient dans la même situation. Un coup d’Iryenna, avec l’aide de sa grande amie Mère Nature, qui appréciait les rôdeurs… Esapdoum héla :
« On bouge ! Barrez-vous ! »
Connaissant l’ingénieur, il s’exécuta, ne tenant pas spécialement à être carbonisé vif par quelque bombe expérimentale. Il fit demi-tour, mais son adversaire s’étala de tout son long et le bloqua en l’attrapant par la taille. Bloqué… Il se transforma. Le monde devint tout à coup jaune-orangé quand la bombe sauta, et il fut repoussé par l’explosion. Il fit un vol plané d’une petite dizaine de mètres, et se retrouva dans un arbre, la tête à l’envers, mais sauf… Pas comme les cadavres calcinés qui brûlaient dans le cercle noir et enflammé qu’avait laissé la bombe. Esapdoum se tenait debout, juste à l’extérieur de la zone d’explosion, fusil sur l’épaule, sifflotant calmement. Dynfaw descendit tant bien que mal de son arbre, et se dirigea vers Fiinbar :
« Merci ! Beau plaquage…
-Tout le plaisir était pour moi, dit-elle dans un sourire
-Personne n’est blessé ? »
Tous répondirent par la négative. Il les regarda, leurs armures couvertes de sang, mais intacts. Il ajouta :
« On va laisser un petit mot à l’intention de la prochaine patrouille. »
On lui donna une feuille, et il écrivit, puis posa délicatement la lettre sur l’un des corps, avec un petit caillou pour la maintenir en place. On pouvait lire :
« Bon nettoyage, et bonne journée. »

Ils arrivèrent aux Catacombes une heure après la petite « altercation » qui avait tourné au massacre. Au milieu de la plaine, adossés à quelques rochers, des murs en ruines formaient un petit rectangle, et, sur l’un d’eux, une double porte, inclinée vers le ciel, menait à un escalier délabré. Des morceaux d’armures, de griffes, de corps témoignaient de la violence des combats ayant eu lieu afin de pénétrer dans les souterrains. L’escalier en pierre sombre était couvert de poussière, de gravats et de toiles d’araignées. Pas vraiment rassurant, d’autant que les murs semblaient faits à la fois de pierre naturelle, à la fois de pierre taillée. Quelques torches accrochées aux murs éclairaient l’endroit, prouvant le passage du Pacte. D’un même mouvement, et sans hésitations, ils s’enfoncèrent dans la nécropole.

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Ils marchaient depuis trois heures maintenant, alternant entre progression difficile dans les bois et broussailles et avancée paisibles dans les plaines. Et occasionnellement massacre d’un fantôme ou deux. Ils discutaient de la meilleure façon de faire cuire une cuisse de Dolyak quand, tout à coup, Iryenna s’arrêta. Encocha une flèche. Tous dégainèrent, surpris, mais pas sans savoir que l’instinct de la jeune rôdeuse se trompait rarement. Une grenade vola, sortie de nulle part, et retomba devant eux. Trop hébétés pour réagir, ils ne bougèrent pas, sauf Fiinbar qui reprit ses esprits et vint, d’un coup, se positionner devant l’explosif. Elle s’accroupit, brandissant son bouclier, me collant contre la grenade, entre ses compagnons et elle, puis ferma les yeux. La grenade explosa dans un grand « BANG ! », projetant des shrapnels sur l’écu de Fiinbar, qui ricochèrent dans un tintement métallique. La Charr se redressa difficilement, titubant, sonnée. Même s’il ne les avait pas blessés, le souffle de l’explosion avait envoyé valser Dynfaw et les autres. Ils en avaient vu d’autres… Ils se relevèrent et chargèrent les quinze Charrs en armure qui leur faisaient face. Iryenna fit passer son espadon par-dessus sa tête et l’abattit sur le premier opposant dans un mouvement vertical qui lui fracassa le crâne. Dynfaw, étonné, aurait juré avoir vu un buste d’ours translucide accompagnant le coup, lacérant de ses griffes au moment où la frappe faisait mouche. Le guerrier ayant reçu le coup ne récidivera pas… Tout en se battant, il observait d’un œil sa compagne, faisant tournoyer son espadon dans une folle danse mortelle, ballerine de feuilles, d’acier, de rage, et de sang. A gauche, à droite, esquive, parade, saut, contre-attaque : une magnifique rose aux épines acérées. Il se changea en spectre, juste avant que son assaillant ne lui assène un coup d’épée à la tête. Il attrapa la lame en plein mouvement, d’une main, à quelques centimètres de sa tête, sans rien sentir. Il attrapa le cou du renégat, le souleva du sol, toujours à une main, et lui broya la nuque… Jusqu’à ce que sa transformation prenne fin et qu’un Charr tente de le renverser avec son marteau de guerre, ne ratant son coup qu’à cause du plongeon latéral du nécromancien. L’arme termina sa course dans la terre une seconde plus tard, à l’endroit où il se trouvait initialement. Il voulut se relever mais une botte lui écrasa violement le torse. Il était bloqué, et le Séparatiste levait une seconde fois son marteau. Sa hache gisait à quelques mètres de lui, mais il saisit sa dague et tenta de la planta dans le mollet du Charr… Mais l’armure bloqua le coup et le poignard ricocha et vola hors de sa portée. Il allait approcher la mort plus qu’il ne l’aurait souhaité… Il ferma les yeux. Il avait oublié une inconnue… un facteur… Le facteur Fiinbar, qui hurla :
« PLAQUAAAAAAAAGE !! »

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… … …
Explosion…
Douleur… Mal…
… … NOIR… …
Sommeil…
MaLADe… MAladE…
Vie… PUISSANCE…
Faim… Chair…Manger…
NOIR…
………
……ZHAÏTAN…
… Maitre….
Réveil…
… …
Détruire…

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CHAPITRE 7 : Ascalon à l’horizon !

Il fût cependant confronté à un léger problème… Il se trouvait à sept mètres au-dessous du sol… Il attacha l’espadon dans son dos, mis les bagues dans sa poche, se transforma, et débuta son ascension. Il était incroyable de constater à quel point sa forme spectrale le rendait fort et endurant : il escalada les sept mètres de roche sans trop de difficultés. Il arriva au sommet, se mit debout sur le carrelage de pierre… et la trappe se referma derrière lui, animée de quelque technologie Asura ou de quelque magie. Il jeta un œil à sa montre… dans les temps. Il partit retrouver ses compagnons devant le Portail, et leur raconta ce qu’il avait découvert dans l’entrepôt. Après avoir fini, il remit l’espadon à sa compagne. Elle le soupesa, puis se dirigea sans un mot vers l’un des mannequins d’entraînement, à quelques dizaines de mètres. Elle attrapa l’arme à deux mains, et l’abattit avec force sur sa cible, la coupant en deux latéralement. Elle eut un petit sourire en coin, et se tourna vers le nécromancien :
« Il me plaît ! Merci chéri !
-Un plaisir, et j’ai aussi trouvé ça… »
Il lui tendit l’Anneau de la Mort Rouge. Les yeux de la rôdeuse brillèrent, et elle murmura :
« L’Anneau de la Mort Rouge… Le rêve de tous les rôdeurs… T’es le meilleur ! »
Et elle déposa un longpapillonsur sa joue, et il eut un frisson… Toujours autant d’effet… Sur ce ils se dirigèrent vers le portail, entrèrent dedans…

Et réapparurent à la Citadelle Noire.
L’ambiance y était plutôt pesante : le ciel se couvrait de nuages gris, le métal, omniprésent, constituait une grande majorité du décor, du sol de rouages géants, aux ponts d’acier en passant par les statues de chefs de guerre, et l’ensemble rendait plutôt morose, à cause de la couleur anthracite, parsemée de rouille, qui inondait l’endroit. Des dizaines de Charrs en armure s’affairaient ci et là, discutant, défilant, s’entraînant, bâtissant, réparant. Au centre, un gigantesque dôme de métal projetait son ombre sur la grande esplanade où ils se trouvaient, parsemée de casernes, de commerces, de terrains d’entraînement… La Citadelle témoignait de l’incroyable puissance du peuple Charr. Ils laissèrent Fiinbar passer devant, et elle les guida vers la porte menant vers les Plaines d’Ashford, qui les mèneraient à Ascalon. Ils traversèrent donc la ville lentement, admirant le glorieux édifice, mais ils remarquèrent vite que leur passage ne passait pas inaperçu, et beaucoup d’habitants et de gardes se retournaient vers, eux, certains même portaient la main à leur arme. Dynfaw rattrapa la Charr :
« Charmant accueil…
- C’est normal, répondit-elle, les renégats ont déjà tenté de faire exploser des bombes ici, où d’assassiner, et les habitants ont donc les nerfs à vif… »
Il ne releva pas, et se concentra plutôt sur les alentours, aux aguets, car la situation pouvait très vite dégénérer. Iryenna se rapprocha de lui. La menace Charr était compréhensible : il y a quelques siècles, une guerre s’est déclenchée entre humains d’Ascalon et Charrs, et un terrible conflit ébranla les deux peuples. Les Ascaloniens furent mis en échec. Les survivants fuirent jusqu’en Kryte, où ils battirent le Promontoire Divin. Mais le problème vint surtout des soldats humains tombés au combat, et qui hantent toute la région d’Ascalon, continuant, sous forme de fantômes, à combattre les Charrs et tout intrus pénétrant sur leur territoire, et notamment dans l’endroit où ils revenaient à la vie : Les Catacombes d’Ascalon. Ce n’est que très récemment que la paix entre Charrs et humains de Kryte a été signée, permettant aux deux peuples d’oublier leur lourd passé afin de se tourner vers la menace grandissante d’Orr. Néanmoins, certains Charrs (et humains) se révoltèrent contre cette paix, et commencèrent à créer un groupe armé connu sous le nom de Séparatistes. Les attentats et escarmouches furent rapidement le quotidien des habitants de la Citadelle, d’autant plus que la Légion de la Flamme continuait sa guerre contre les autres légions, de Fer, des Cendres et de Sang.
Ils arrivèrent à la grande porte en fer donnant sur les Plaines d’Ashford, et firent leurs premiers pas sur de la véritable herbe depuis bien longtemps….

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Cela avait été écrit d’une main tremblante, imprécise, de mourant, et les derniers mots furent durs à déchiffrer. Il replaça la lettre à côté du squelette, et s’accroupit devant le coffre : il l’ouvrit doucement, respectueusement. Le couvercle, proportionnel à la taille du coffre (de la taille d’un gros tonneau) était lourd, mais il parvint à le soulever, et à e poser sur le sol. A l’intérieur se trouvait une longue et large épée. Non, pas une épée, se dit-il : un espadon. Le manche, bien que fait d’acier, était parcouru de nervures qui luisaient d’un violet éclatant. Le bas de la lame était recouvert d’un maillage complexe d’énormes ronces brillant du même violet, et dont les épines mesurait bien la taille de l’index de Dynfaw. Les rainures, bien plus épaisses sur cette partie de l’arme, éclairaient faiblement l’endroit. Enfin, les branches laissaient place à l’acier sur la seconde partie de la lame, effilée comme un rasoir, malgré l’âge manifeste de l’arme. Le tout mesurait bien un mètre vingt de long, mais, à la grande surprise du nécromancien, était d’une légèreté extrème. Il la posa à côté de lui, et reporta son regard sur le contenu de coffre : il y avait aussi deux anneaux. L’un en mithril, finement ciselé, duquel émanait une sorte de magie. Il reconnut, malgré sa faible expérience en bijouterie, un Anneau de la Mort Rouge, une bague donnant à son porteur une meilleure puissance et une meilleure précision : cet objet était devenu très rare et n’avait pas de prix. Il était classé « élevé » en rareté, ce qui signifiait qu’il était considéré comme un mythe. Il l’offrira à Iryenna… L’autre bague était aussi classée élevé, mais celle-ci augmentait la puissance magique de celui qui la portait. Il crût reconnaitre la Bague de Vassar. Il la passa à son doigt, et sentit sa puissance croître. Il ramassa ses trouvailles, regarda une dernière fois le squelette derrière lui, et prit le chemin du retour.

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. Puis il comprit… Il se concentra un instant, et, d’un coup, tout changea autour de lui : le monde devint plus sombre, il n’avait plus besoin de respirer, la puissance coulait dans ses veines, il le sentait. Il regarda ses mains : tout comme le reste de son corps, elles étaient enveloppées d’une sorte de feu de jais, et brulaient dans un feu de ténèbres. Il ne s’était jamais senti aussi proche de la Mort. Il posa délicatement sa main sur la trace….
Et la trappe se déroba sous ses pieds… Il chuta sur six ou sept mètres, et atterrit lourdement sur la terre meuble. Une telle chute aurai dû le blesser grièvement. Pourtant, étant transformé, il ne ressentit rien. Il reprit, d’une simple pensée, sa forme normale. Devant lui, un long tunnel se perdait dans le noir. Une torche gisait à ses pieds. Il la ramassa, l’alluma avec une allumette, et la lumière claire du feu éclaira le tunnel qui serpentait, tel une guivre géante endormie sous terre. Des parois de terre gouttait de l’eau, à intervalle régulier : Ploc…Ploc…Ploc… Le plafond se trouvait à environ un mètre cinquante du sol, et il dut avancer baissé. Il commença à explorer le boyau. Au bout de quelques dizaines de mètres, une petite salle circulaire, à peine assez haute pour qu’il s’y tienne debout, apparu. Au fond, un squelette, adossé à une paroi, en position assise et à coté, un grand coffre couvert de poussière. Le nécromancien s’avança. Un petit bout de papier gisait près de la main droite de la dépouille. Il le saisit, l’ouvrit, et commença à lire :

« Ma chaumière, ma femme,
Mon fils, ma vie, mon âme,
Détruits, tués, pas même enterrés
Les landes paisibles d’Orr sont tombées,
Je me suis réfugié ici,
Blessé, battu, brisé
Je rends mon corps à la terre de mon pays,
Toi qui lis cette lettre, qui a fait un long voyage
Dans ce coffre se trouve mon héritage
Toi, qui es nécromancien,
Ces biens valent bien plus que l’or
Prends-les, venge les anciens,
Altar, dernier survivant d’Orr. »

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Ils se dirigèrent vers les filles, occupées à soigner les blessés à l’infirmerie, Iryenna aidant la Gardienne à réconforter les soldats qui hurlaient de douleur. Malgré la victoire du Pacte, dix hommes avaient perdu la vie, et le triple nécessitaient des soins. Fiinbar lança un sort de soin sur un groupe de guerriers, et leur dit de s’endormir afin de laisser la magie agir. Elles se retournèrent vers eux : La Charr avait l’armure couverte de sang, et une entaille superficielle teintait sa joue de rouge ; La rodeuse, fidèle à elle-même, n’avait pas une égratignure.
« Tiens, revoilà nos deux héros ! Beau boulot, fit la Gardienne
-Où étiez-vous ? »
Demanda Iryenna en se retournant et en se plaçant devant Dynfaw, son dos contre son torse, au mépris de l’eau qui gouttait de son armure. Son compagnon passa un bras autour de sa taille et leur raconta leur rencontre avec les Dieux, sous le regard amusé des filles. Après une bonne minute de rire, la rodeuse annonça :
« Le commandant du camp, pour nous remercier de notre aide lors de l’assaut, nous a permis de nous servir dans l’entrepôt, que ce soit en nourriture, en armures ou en armes. Et on peut bien sûr utiliser le portail Asura pour aller à la Citadelle noire a tout moment.
-Parfait, répondit-il, on se bouge, je nous veux prêts dans un quart d’heure, devant la Portail. Mangez, voyez ce que vous pouvez trouver, réparez vos armes, et soignez-vous, il faudra être en forme. »
Tous acquiescèrent. Il se rendit dans l’entrepôt, seul, pendant que les autres vaquaient à leurs occupations. De grandes caisses étaient empilées, de toutes tailles, de toutes formes : des grands containers rectangulaires en bois que l’on chargeait sur les navires marchands, aux tonneaux remplis de divers liquides, en passant par ces grands sacs à légumes que l’on utilisait dans les campagnes. Il y faisait relativement sombre, et l’odeur de vieux et de poussière était omniprésente. Il se balada entre les containers et les étagères sur lesquelles étaient posées épées et haches. Au croisement de deux rayons, il remarqua une très légère rainure au sol, formant un carré d’environ un mètre sur un mètre. Une trappe ? Il tapa légèrement du poing la pierre : elle était massive, il ne pouvait la soulever seul. Il se releva et se retourna afin d’aller chercher de l’aide, mais il se ravisa : c’était certainement un caveau Orrien, où les habitants s’enterraient jadis, et cela pouvait être dangereux : il ne voulait pas entrainer ses compagnons là-dedans. Il s’accroupit donc, faisant glisser sa main sur la surface froide et lisse. Une empreinte de main, qu’il n’avait pas vue jusque-là, attira son attention : il superposa sa propre main dessus… Il y eut un faible déclic… Mais rien de plus. Il continua son inspection, et ce fut cette fois ces quelques lettres, écrites en Orrien sur le bord supérieur droit, qu’il décela :
« Ici s’est posé la main de Grenth »

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« Alors ? Toujours célibataire ? C’est étrange… T’es pas trop mal foutu pourtant »
Tous, même Grenth, la regardèrent, choqués et atterrés. Esapdoum déglutit difficilement lorsqu’elle se rapprocha de lui, collant ses jambes visibles sous sa robe ouverte à l’avant, mettant sa poitrine contre la sienne, frottant son corset serré contre lui. Elle le dépassait de quelques centimètres, perchée sur ses escarpins, et ses cheveux blonds tombaient sur les épaules de l’ingénieur. Grenth intervint enfin :
« Stoooop ! Suffit, ça part en viol là, on en a vu assez ! Il l’attrapa par le bras, la tira vers lui, désolé Esapdoum, j’espère que tu t’en remettras… »
Les dieux disparurent.
Dynfaw et son ami se regardèrent longuement, partagés entre la consternation, la peur et l’hilarité. L’ingénieur rompit le silence, bégayant :
« Je… Tu… On… Euuuuuh…. »
Ils partirent dans un fou rire incontrôlable, qui les plia en deux pendant plusieurs minutes. Au bout d’un moment, ils se redressèrent, essuyant leurs larmes d’un revers de main, incapables de prononcer mot. Ils rirent de plus belle, puis les portes du fort s’ouvrirent lentement, et ils entrèrent, un sourire béat sur le visage, acclamés par les soldats survivants.

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« Quand tu me disais que tu pouvais faire sauter le Bosquet, je pensais que tu exagérais nom de Grenth ! fit le nécromancien à son acolyte.
-Eh bien… »
Avant qu’il finisse sa phrase, une silhouette faite d’ombre et de magie noire se matérialisa devant eux :
« Bien le bonjour, mortels » fit une voix d’outre-tombe.
Ils se regardèrent, perplexes, lorsque le nuage de ténèbres prit la forme de Grenth lui-même. Puis ils faillirent tomber dans les pommes quand un ange blond, inondé d’une lumière immaculée et d’une beauté à faire fantasmer Zhaitan prit la parole à son tour :
« Grenth, je t’ai déjà dit d’arrêter d’intervenir dans les affaires des mortels pour un rien !
-Fiche moi la paix Dwayna, et puis papillon quoi ! Nos temples à Orr sont en train de se faire détruire petit à petit par ces revenants, j’ai bien le droit de donner un coup de main !
-Et sois un peu plus sérieux ! Tu es un immortel, le Dieu de la Mort, essaie d’être plus professionnel… Qu’est-ce qu’ils vont penser si même les Dieux se comportent comme des sales gamins »
Grenth l’ignora et se tourna vers Dynfaw, qui avait du mal à contenir le fou-rire qui s’emparait de lui, posa ses yeux verts luminescent, dépourvus de pupilles sur lui et dit :
« Mec…, il regarda Dwayna, ou fidèle serviteur, si la dame préfère, tu as choisi la voie de nécromancien, et je te donne ce pouvoir afin que tu sème la mort en mon nom. D’une simple pensée tu auras la possibilité de devenir la Faucheuse pendant quelques instants, invulnérable aux lames et sorts. »
Le Dieu lui toucha le front, et il sentit une énergie nouvelle s’emparer de lui. Il s’inclina… mais s’arrêta net dans son geste en entendant voix de la Déesse de L’Amour, douce et sensuelle, s’adressant à Esapdoum :

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Et, sans lui laisser le temps de protester, l’attrapa par le col, le mit dans le trébuchet, monta avec lui, et coupa la corde. Ils décolèrent, voltigeant à quelques dizaines de mètres du sol vers le navire. Ils atterrirent dans l’eau salée non loin du gigantesque bâtiment de guerre, et nagèrent jusqu’à lui. Esapdoum foudroya Dynfaw du regard, mais celui-ci n’eut pas besoin de lui expliquer le plan, car l’ingénieur s’affairait déjà sur la coque, accrochant au galion une sorte de petit tonneau avec une mèche à l’aide d’une corde. L’opération dura moins de trente secondes, mais il eut tout le temps d’écouter les horribles gargouillis de l’équipage revenant. Le Sylvaris se tourna vers son acolyte :
« On a cinq minutes pour se trouver loin de ce rafiot… On y va »
Il alluma la mèche, et se mit à nager à toute allure vers Fort Trinité. L’eau verte à l’odeur méphitique les alourdissait et manquait de les faire vomir, mais ils arrivèrent tout de même aux quais du fort. Néanmoins, la lourde porte blindée était fermée en raison de l’attaque, et ils n’avaient aucun moyen d’entrer dans le fort. Ils attendirent donc la fin de la bataille. Un bruit semblable à mille coups de tonnerre déchira la cote, un bruit semblable au roulement de centaines de tonnes de pierres, un bruit semblable à une avalanche, qui les assourdit lorsque la bombe explosa dans un flash pareil à l’implosion d’un petit soleil, fleur rouge et jaune qui devint nuage de fumée et de débris. Lorsque que la luminosité redevint normale, il ne restait du bateau que quelques débris ardents, grésillant sur l’eau verte.

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Bien que l’impact eu lieu à plusieurs vingtaines de mètres, le grondement parvint jusqu’au camp, assourdissant les combattants. Le nécromancien jeta un coup d’œil derrière lui : Esapdoum se battait contre les vagues d’ennemis avec fougue, utilisant son large fusil comme arme de corps à corps, laissant au sol après chaque tir, plus de jus que de viande. Tout autour de lui, des tourelles abattaient sans relâche les morts-vivants : mitrailleuses, lance-flammes, lance filets, ces tourelles montées sur trépieds se déployaient rapidement grâce à la technologie Asura, et étaient très appréciées des ingénieurs. Il regarda ensuite en direction de Fiinbar : elle tenait collés contre son bouclier cinq ou six adversaires, et en hachait u autre avec sa masse. Tout d’un coup, elle les repoussa d’un violent coup d’écu, et une sorte de champ de force bleuté propre aux gardiens apparu. Ses assaillants voltigèrent par-dessus les remparts. Tout semblait se passer relativement bien. Il se reconcentra sur son tir, et au moment où le rocher partit, le galion de gauche reçu l’ultime coup de canon et sombra, laissant une marre des débris flottants. Il fut bientôt rejoins vingt mille lieues sous les mers par le bateau central, qui se coupa littéralement en deux quand le tir de Dynfaw le frappa de plein fouet. Il n’en restait donc plus qu’un mais l’arme de siège du nécromancien vola en éclats sous le coup d’une explosion toute proche, et il fut projeté à terre. Il se releva, et regarda vers la mer ; il ne restait plus qu’un bateau ennemi, mais le seul trébuchet restant était à cour de munitions. Il réfléchit à toute allure : il fallait anéantir ce galion avec qu’il ne dévaste le fort. Car l’on pouvait déjà apercevoir des brèches dans les hauts remparts de métal et de pierre, là où les projectiles avaient frappé. L’idée germa peu à peu dans son esprit, et il héla l’ingénieur :
« Esapdoum ! T’as une bombe ? Quelque chose d’efficace ?
-Oui ! dit-il entre deux exécutions, de quoi réduire le Bosquet en cendres, pourquoi ?
-Plan B !! » Lui répondit le nécromancien.

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« CRRRAAAAC !! »
Un craquement sonore assourdissant les réveilla tous à l’aube. Au vu de la situation désavantageuse du Pacte, ils avaient tous décidés, par précaution, de garder leurs armures après avoir changé de sous-vêtements. Ils sortirent donc en trombe, armes à la main, au moment où un second projectile d’un mètre de diamètre atterrissait sur le sol, pas loin de la tente voisine. Au loin, à une centaine de mètre de l’embarcadère du camp, trois galions revenants gigantesques se dressaient, flottants sur la mer d’huile. Mais ils ne ressemblaient à aucun autre bateau, car la coque était constituée d’une cage thoracique dont les pointes montaient vers le ciel. Sa proue était aussi haute que le reste, et avait la forme d’un grand crâne avec une corne. Tout cela était soudé ensemble par un espèce de mélange de chairs grises et vertes, et des bras d’os lançaient des projectiles de magie noire et de peste, qui explosaient dans un nuage de rejets toxiques. Dynfaw, s’adressa à sa troupe :
« Fiinbar, tu protèges Iryenna qui s’occupera d’un canon, Esapdoum, tu me couvres. »
Ils ne prirent pas la peine de répondre et se déployèrent. Il avait, durant son entrainement, appris à se servir de ce grand engin de siège et les étapes mille fois répétées s’emboitèrent dans son esprit comme les pièces d’un puzzle : charger, armer, orienter, relâcher. Dans un fracas de tous les diables, pareil au craquement de centaines branches, le premier tir partit. Le roc enduit d’huile décrivit une longue trajectoire en cloche, laissant de feu derrière lui. Il atterrit néanmoins dans l’eau, à une quinzaine de mètres du navire central. Il fit pivoter le trébuchet, et au bout de quelques secondes le tir partit pour venir s’écraser sur la proue du navire, projetant des bouts d’os et de chair dans l’océan verdâtre. Mais cela ne suffit pas, et le galion continua son bombardement. Le troisième tir décolla pendant que la bataille terrestre faisait rage dans son dos, et toucha le mât qui s’effondra.

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Chapitre 5 : Fort Trinité

Ils se dirigèrent vers le nord, écrasant sans difficultés les revenants se dressant sur leur passage. La nuit, ils dormaient dans les autres camps de la région, du moins dans ceux qui n’étaient pas envahis par les morts-vivants, ou ils campaient dans un recoin, se relayant pour monter la garde. Ils cheminèrent en silence au début, puis les langues se délièrent et tous racontèrent comment ils étaient arrivés à Orr. Au bout d’un certain moment, ils se mirent à parler de tout et de rien, débattant sur divers sujets, tels l’alcool, la politique, l’histoire… Ils en vinrent même à échanger des blagues plus ou moins douteuses. Dynfaw parvint à convaincre sa compagne de leur chanter quelque chose, car il savait que cette dernière c’était beaucoup adonnée au chant quelques années plus tôt. Elle les subjugua donc avec « Fear not this night », interprétée de sa forte voix fluette :
Fear not this night. You will not go astray.
Though shadows fall still the stars..find their way.

Awaken from a quiet sleep. Hear the whispering of the wind.
Awaken as the silence grows in the solitude of the night.
Darkness spreads through all the land and your weary eyes open silently.
Sunsets have forsaken all and must open their eyes now.
Nightmares come when shadows grow… Ice glows and heartbeats slow…
Tous étaient heureux de quitter Orr, terre maudite où ils avaient vus tant de gens souffrir. Mais cela n’allait pas durer… Leur chemin allait un fois de plus croiser la route des revenants
Ils arrivèrent, au bout de plusieurs jours de marche, à fort Trinité, une forteresse du Pacte construite au nord du Détroit de la Dévastation qui était le plus gros avant-poste de toute la région d’Orr. Ils décidèrent à l’unanimité d’y passer la nuit, afin de prendre un peu de repos. Ils remarquèrent tous que le moral des soldats était au plus bas, et que tous étaient épuisés, aussi bien physiquement que psychologiquement, de plus, des dizaines de blessés criaient régulièrement de douleur dans l’hôpital de campagne, atterrant d’autant plus les combattants. Ils obtinrent l’autorisation du commandant, un Sylvaris nommé Trahearne, de rester et de prendre une tente pour le nombre de nuits qu’ils le désiraient, et ils s’installèrent à l’écart. Ils s’allongèrent donc après avoir partagé un diner ensemble, et s’endormirent.

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Le nécromancien et la Charr échangèrent une poignée de main, et après quelques banalités, il lui expliqua la situation. Quand il eut fini, elle resta muette, pensante. Il en profita pour la regarder : elle avait la fourrure gris clair, presque blanche. Quelques taches noires, notamment sur la truffe et le bout de la queue, perlaient çà et là. Elle portait une armure bleue glace et noire, faite de mithril et d’orichalque, métaux réputés pour leur légèreté et leur résistance. Elle avait une longue queue qui ondulait légèrement à quelques centimètres du sol. Son visage était plus clair que le reste de son corps. Ses yeux étaient bleus, et son regard vous transperçait de part en part. De petites cornes élégantes sortaient de son crâne : recourbées vers l’arrière, elles avaient la forme d’un tranchant de hache. Sa crinière blanche-grise retombait en une petite mèche sur son front et était nouée par de petits morceaux de fer gravés tout le long de son cou. Deux crocs ressortaient au bout de son museau, lui donnant un air félin. Il se dit qu’elle devait être, pour un Charr, très agréable à regarder, mais qu’avec ses crocs, ses yeux, les lames retenant sa crinière et son armure, elle devait être très impressionnante au combat. Elle donna sa décision :
« J’en ai marre de ce trou paumé, et je commence à avoir le mal du pays. Et pui j’ai quelques problèmes à régler avec les Ascaloniens. En plus, si ça peut permettre de sauver la situation… Je vous suis !
-Super ! Merci de ton soutien !
-Ouai ouai, on part quand ?
-Je vais chercher Iryenna, et on s’en va.
-Ça marche, rendez-vous dans cinq minutes devant le camp. »

Ils se mirent en route trois minutes plus tard. Au bout de quelques mètres, Fiinbar se retourna, s’adressant au Camp de la Crète Indiscrète, derrière elle :
« A jamais !! »

Elle ne crut pas si bien dire…

Un message si vous avez aimé ou avec vos impressions svp ^^

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Dynfaw s’esquiva. Il réfléchit. Il était sûr qu’Iryenna le suivrait, mais il fallait plus de personnes pour augmenter les chances de succès de l’opération… Il commença par s’assurer qu’il avait le soutien de sa compagne. Après une brève discussion, il repartit avec une réponse positive. Il partit voir Esapdoum. Il le trouva près des canons, en train de réparer le générateur. Couvert de cambouis, à genoux dans la poussière, on aurait aisément pu le confondre avec un revenant. Depuis le combat contre l’Œil, il s’était lié d’amitié, notamment grâce aux nombreuses batailles qu’ils avaient menées ensemble. Le Sylvaris à la peau rouge et jaune se leva, l’ayant entendu arriver.
« Tiens, dit-il, Dynfaw ! Ça va ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
-Oui ca va… Enfin aussi bien que l’on peut se porter dans un camp entouré de cadavres ambulants dans un pays où même les orties refusent de pousser. »
Esapdoum esquissa un sourire.
Dynfaw lui expliqua la situation. A la fin du briefing, l’ingénieur se leva :
« Ça peut être drôle… Surtout que je donnerais n’importe quoi pour combattre autre chose que des morts-vivants. J’en suis !
-Super ! Je suis content d’avoir un allié comme toi à mes côtés !
-C’est toi que je remercie de me donner une excuse pour quitter cet endroit. On part quand ?
-Dès qu’Iryenna est prête et que j’ai trouvé une autre personne pour nous accompagner
-Ca marche… Et si tu veux, j’ai une amie qui pourrait peut-être nous accompagner, une Charr du nom de Fiinbar, elle manie la masse et le bouclier comme personne. Elle est gardienne, et utilise tellement de sorts de soin qu’elle te maintiendrait en vie dans la lave…
-Ce sera parfait ! Où est-elle ?
- Suis-moi »
Ils traversèrent le camp et se dirigèrent vers l’établi du forgeron d’armes et d’armures. Fiinbar était là, occupée à polir son bouclier. C’était un grand écu d’acier sombre, de grandes pointes dépassaient sur toute la partie supérieure. Quelques stries dorées donnaient un peu de couleur. A côté de la Charr, sur la table de bois était posée une masse du même acier que le bouclier. Elle mesurait une soixantaine de centimètres et le bout avait la forme d’un parallélogramme, la partie fine vers le bas. D’énormes piques ressortaient et l’arme brillait d’une étrange aura bleue, rappelant un peu de la fumée. Esapdoum prit la parole :
« Salut !
-Esapdoum ! Salut ! Qu’est ce qui t’amène tête de poireau ? »
Elle jeta un bref regard vers Dynfaw.
« On est là pour te proposer une mission, mais Dynfaw va t’expliquer. »

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Il rentra au camp, comateux. Il se dirigea en tremblant, et en crachant du sang à l’infirmerie, en état de choc. Il s’affala sur une couchette de fortune.
Les jours passèrent. Il se remit progressivement de ses blessures, oubliant au fil des combats la mort de son frère, se battant pour survivre. Car malgré la chute l’Œil et de la cathédrale de Verdance, les revenants étaient toujours plus nombreux et contrôlaient la majeure partie de la région. Lorsque deux revenants succombaient, trois autres arrivaient. La lutte était inégale. Même les héros de la guerre tombaient les uns après les autres sous le nombre écrasant de forces ennemies. Darkwolfking, un guerrier ayant tenu un camp entier à un contre quatre-vingt, était mort alors qu’il escortait un convoi d’artillerie. Deux cents cadavres de revenants avaient étés retrouvés près de son corps. Amadraian, un envouteur, s’était sacrifié afin de conquérir la cathédrale d’Arah. Cent cinquante revenants massacrés. Nightae, une autre nécromancienne, avait résisté héroïquement, puis avait péri, emportant plus de quatre cent Orriens dans sa tombe. Les récits de ces soldats de légende avaient galvanisés les combattants du pacte. Leur mort avait fait tomber leur moral au plus bas, et c’était un massacre de grande ampleur qui attendait la Tyrie si une solution n’était pas rapidement trouvée. Cette situation désespérée rappelait à Dynfaw une histoire qu’il avait lue, écrite par un écrivain de renommée. Une histoire de guerre interstellaire entre les humains et une Alliance de fanatiques religieux extraterrestres, où l’humanité combattait vainement un ennemi mieux armé et plus nombreux. En ce début d’après-midi, le camp était calme. La veille, ils avaient essuyé une attaque poussée de revenants, et ne devaient la victoire qu’à un groupe de voyageurs de passage leur ayant servi de renforts. Les infirmiers étaient dépassés par le nombre de blessés et de mourants. Les commandants des différents camps restants s’étaient réunis afin de trouver une stratégie. La réunion avait lieu dans la tente de SombreLame, et le nécromancien y assistait. Depuis leur victoire contre l’Œil il y a un mois, le commandant avait pris Dynfaw comme lieutenant, son prédécesseur ayant péri lors de la bataille. Le chef prit la parole :
« Messieurs, la cathédrale de Verdance, meme si l’endroit et fortifié, a des risques d’essuyer un assaut dans les prochains jours. Le camp Nord vient d’essuyer une attaque, le camp Ouest se remet de celle de la semaine dernière. Plus de nouvelles du camp Sud, tout porte à croire que les types là-bas ont servi de repas aux revenants. Vingt hommes escortent en ce moment même six Dolyaks transportant des vivres, des médicaments, des armes, et des pièces de trébuchet, plus à l’intérieur des terres. Je vous passe les escarmouches constantes qui réduisent nos effectifs… Bref, il nous faut plus de moyens en hommes… Avez-vous des solutions »
Un lourd silence s’abattit…
« Demander des renforts aux capitales ? »
Clark avait parlé. Il commandait un camp plus à l’Est
« J’ai déjà essayé, mais ils n’ont plus rien, et doivent tout de meme s’assurer un minimum de troupes sur place. Je ne vous cache pas que sans renforts, on ne tiendra pas trois semaines de plus… »
Dynfaw réfléchit un instant. Plus de soldats aux capitales… Il fallait aller les chercher là où ils étaient : sur le champ de bataille. Il dit :
« La menace de Zhaitan n’est pas la seule qui menace la Tyrie. C’est pour cela que nous manquons d’effectifs. Il faut éliminer une menace, et ainsi transférer les soldats la combattant à Orr. Néanmoins, il ne faut pas prendre des soldats fatigués et démoralisés. »
Tous réfléchirent à ces paroles. SombreLame rompit le silence :
« L’idée est intéressante, à quelle menace penses-tu ?
-Eh bien, j’en ai plusieurs en tête… Mais seules quelques-unes pourraient etre éliminées sans trop de difficultés. Je pense notamment aux Catacombes d’ Ascalon… »
Un silence de mort s’abattit…
« Dynfaw, les catacombes d’Ascalon sont une peine perdue…
-Dans laquelle sont engagés plusieurs vingtaines de soldats, soixante plus exactement, en comptant l’arrière garde. Et je ne parle pas du matériel.
-Je ne risquerai pas la vie de mes hommes pour ce trou à rat remplit de fantômes, c’est hors de question !!!
-Et s’il y a des volontaires ?
-Bon… Tu as déjà prouvé que tu sais ce que tu fais… Et puis nous sommes perdus… Autant essayer… Si tu trouves des volontaires, équipes toi et pars sur le champ.
-Merci Commandant. »

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Ils ne retrouvèrent jamais son corps. Seulement sa dague, gisant près du tentacule du corps, sous un petit rocher. Dynfaw ne fit le chemin retour qu’à moitié conscient : à ses yeux, tout n’était qu’ombres, entités floues sur lesquelles étaient posé un mot, un nom, sans réelle signification. Il voyait plus gris encore le ciel ombrageux d’Orr, plus rouge encore le sang qui tachait ses vêtements. Sang, qui était la seule chose qu’il ne vit pas en noir et blanc lors de ces vingt minutes de marche. Ses cotes et son bras le faisaient toujours souffrir. Du sang s’écoulait toujours du coin de sa bouche. Ils longèrent les parois de roche abruptes donnant sur la mer. Il s’éloigna du groupe, se mit au bord de la falaise, prit a dague de son frère et voulu la jeter au loin, au fond de ce gouffre, dans les eaux vertes de l’Océan Infini. Il tituba… arma son bras…mais se retint. Il ne savait pas pourquoi. Il la rangea, les yeux emplis de larmes. Le temps d’un instant, la tristesse fit place à la rage et il hurla :
« Zhaitan ! Si jamais je te chope ! Je t’éclate !! T’entends dragon de mes deux ???!! Je te fracasse !!! »
Une ombre gigantesque passa à toute vitesse sur lui…Un hurlement ébranla la terre, fissura les rochers, fit trembler le sol et mourut, le calme mortuaire du Rivage Maudit revint.

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« Alors monoboule ? T’en dis quoi ?
-Comment oses-tu ??? » SombreLame le coupa :
« T’as pas entendu c’que t’as dit la p’tite dame ?? Boucle-la !
-JE VAIS VOUS BRISER !! » Il se tourna vers Dynfaw.
« Ouiiii !! Viens voir papa !!! »
Il grimpa sur l’Œil, ignorant le flux magique qui le brulait, récupéra sa dague, cracha une seconde fois sur le globe oculaire, redescendit, et se mit en garde. Il para un coup, en asséna trois, et fit une roulade arrière. Ses côtes commençaient à le faire souffrir sérieusement… Il ne fallait pas que cela dure encore trop longtemps… L’Œil avança, et frappa, obligeant le nécromancien à reculer sous une pluie de fouets tentaculaires. C’est à ce moment-là qu’Esapdoum réapparut.

De son coté, tranquillement perchée sur le même rocher (qu’elle avait nommé « Pupuce ») depuis le début des hostilités, Iryenna mâchouillait un morceau d’élémentaire de bonbon. Elle tirait calmement quelques flèches, tentant d’atteindre la base des tentacules, seul endroit où ses flèches étaient utiles. Lyrva, sa louve grise argentée était assise à côté d’elle. Cette dernière montrait les crocs et grognait, n’attendant que de se jeter dans la mêlée. Mais elle n’irait pas… Esapdoum avait disparu, et elle aurait parié qu’une bombe n’allait pas tarder à exploser. Elle ne prendrait pas le risque de sacrifier sa louve. Elle passa ses cheveux derrière l’oreille. Elle n’était pas lâche, et encore moins trouillarde. Elle savait juste que si elle partait au corps à corps, elle passerait les trois prochaines semaines à l’infirmerie. Décoiffée en plus. Elle encocha une autre flèche. Visa. La flèche partit. Un tentacule s’arrêta de bouger. Le sang coula. Elle remarqua la mine posée juste sous l’Œil. Elle ne s’était pas trompée… Elle se mit à couvert.
Esapdoum l’attrapa par la taille, tira sur le sol avec son fusil. Le recul généré par le tir de tromblon fut tel que grâce a une simple poussée de la part de l’ingénieur, ils parcoururent une vingtaine de mètres, et atterrirent en roulant au sol. Dynfaw, surprit, commenca :
« Qu’est-ce que ??… »
- Boum… « Obtint-il pour toute réponse.
Il se retourna. L’Œil explosa, dans un déluge de feu et de flammes, avec un « BRAOUM ! » retentissant. Quatre autres explosions retentirent, alimentant le feu d’artifice de napalm. Un court instant de répit. Une sixième explosion.
Tout se passa très vite. Un bruit assourdissant déchira le silence d’Orr. Mais celle-ci venait d’un pic rocheux au-dessus d’eux. Un craquement sourd se fit entendre, et une pluie de décombres s’abattit sur eux. Jetés à terre par le souffle de l’explosion, ils regardèrent, impuissants, les rocs fondre sur eux. Dynfaw ferma les yeux. Une mine se déclencha. Un champ de force se forma autour d’eux.
Une voix douce et familière le réveilla :
« Ça va ? »
La voix d’Iryenna. Il émit un grognement, sortant de son inconscience comme l’on sort d’un long tunnel. Les évènements, tels des pièces de puzzle, s’emboitèrent petit à petit dans son esprit : la bataille, la victoire, l’Œil, les explosions, le rocher. Mais il ne parvenait pas à se relever…Iryenna déposa un douxpapillonsur ses lèvres… et le gifla. Surpris, il se redressa d’un seul coup, aspirant une grande goulée d’air. Il se redressa péniblement, titubant. Il demanda, scandalisé :
« Pourquoi t’as fait ça ??
-Ça t’apprendra à me faire des frayeurs ! J’étais morte d’inquiétude !!! »
Il lui rendit sonpapillon Puis la faucha, veillant à la retenir à quelques centimètres du sol, une main dans son dos.
« On est quittes », lui chuchota-t-il.
Il la releva délicatement et dit.
« On va voir les autres ?
-Oui, allons-y. »
Il regarda autour de lui : du corps de l’Œil il ne restait qu’un tentacule, s’agitant frénétiquement. Il l’écrasa de tout son poids sous sa botte. Il commença par SombreLame :
« Commandant ? Réveillez-vous, on a vaincu… »
Ce dernier ouvrit les yeux, et se releva en chancelant. A part un œil couvert de sang, la lèvre éclatée et une épaule déboitée, il allait bien. Il fallait néanmoins remettre cette épaule… Il attrapa l’articulation. Le commandant, habitué, se laissa faire. Il la remit en place d’un coup sec. CRAC ! Le Charr fit jouer son épaule, faisant de grands moulinets, comme si de rien n’était et dit :
« Bravo petit ! Beau boulot !! Allons chercher les autres. »
Ils y allèrent sans un mot. SombreLame réveilla Esapdoum :
« Allez tronche de platane, on se lève… »
Pendant ce temps, Dynfaw chercha son frère. Il n’était nul par… Ils cherchèrent partout durant plusieurs dizaines de minutes…
Ils ne retrouvèrent qu’une de ses dagues…

Voila, laissez un petit message si ca vous a plu^^

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CHAPITRE 3 : L’enlèvement
Trois détonations assourdissantes retentirent. Trois mini-cratères se formèrent instantanément sur la membrane de l’Œil. Trois impacts qui, quelques secondes plus tard, n’existaient plus. La flèche de la rôdeuse, elle, gisait sur le sol. Totalement inefficace… Sans perdre son sang-froid, Dynfaw contourna le monstre, esquiva un premier coup de tentacule, para le second… et reçu le troisième en plein dans le ventre. La douleur fut fulgurante et il sentit une de ses cotes se fêler. La puissance du coup l’envoya valdinguer, et il atterrit lourdement sur le sol de pierre… Seconde cote…Un filet de sang se mit à couler du coin de sa lèvre. Il se releva, plus entamé dans son amour propre que dans sa forme physique. Il prit quelques instants pour analyser la situation : Shadoine se battait au corps à corps, mais n’encaissait pas le moindre coup, insaisissable, tel une ombre, délivrant un orage de coups sur son adversaire, le tailladant sans lui laisser de répit. Mais l’Œil ne semblait pas affecté. Iryenna, de son coté, abattait méthodiquement les cadavres qui tentaient de se relever ou de rejoindre le combat : une flèche par cible, mortelle, précise. SombreLame, un œil ensanglanté, fonçait tête baissée sur le monstre, une épée dans chaque main. Esapdoum n’était nulle part en vue. Il se ressaisit. Cette fois, il ne se ferait pas avoir. Il sprinta, sauta par-dessus la première attaque, prit appui sur le second tentacule, qui lui fonçait dessus, fit un saut périlleux au-dessus de l’Œil en lançant sa dague qui se ficha sur le haut du globe oculaire. Par dédain, il cracha un mélange de salive et de sang sur la pupille. En retombant, il asséna un coup de hache sur l’un des tentacules, y mettant toute sa force. Il le coupa en deux et atterrit lestement. Il lui dit :

Fond d'écran

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Je peux pas te faire ca, en revanche, prendre un screen dans un bel endroit, en hauteur ou avec un paysage spectaculaire derrière, c’est nikel comme fond d’écran!

[Fanfiction] BG de mon personnage

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Waouw!! La classe!! C’est génial, l’histoire est belle, il y une interaction avec le lecteur… Tu gères! Fais juste gaffe à la ponctuation qui manque un peu parfois… et aux quelques fautes d’orthographe. Mais sinon continue, je veux voir la suite!!